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Actualités of Monday, 14 November 2022

Source: Info Matin du 11 Novembre

44 milliards : énorme perte pour l’Etat camerounais qui met Paul Biya en colère

Paul Biya est au pouvoir depuis 40 ans Paul Biya est au pouvoir depuis 40 ans

La Commission nationale anti-corruption a présenté son 11e rapport annuel sur la lutte contre la corruption au Cameroun, le 10 novembre à l’hôtel Mont Febe à Yaoundé. Le document structuré en 3 parties qui a été remis par le président de la Conac aux représentants du Sénat, de l’Assemblée nationale, du Conseil constitutionnel, du Conseil économique et social, du Premier ministre, dresse un bilan sur « l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun en 2021 ». De façon générale, la corruption a causé un préjudice financier qui se chiffre à hauteur de 43 milliards 947 millions de Fcfa, durant l’année 2021 au Cameroun. Malgré la mise en œuvre effective de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption au sein des administrations dans les régions, le préjudice financier a connu une hausse de plus de 26 milliards de Fcfa, passant de 17 milliards en 2020 à près de 44 milliards en 2021. D’après le rapport dressé sur la base d’informations fournies par des entreprises publiques, parapubliques, privées, 27 départements ministériels, des collectivités territoriales décentralisées et les contributions de l’organe en charge de lutte contre la corruption, il ressort que des 6 705 dénonciations reçues par la Conac, la corruption est principalement décriée dans 11 secteurs d’activités au Cameroun. Il s’agit des Domaines et des Affaires foncières, l’Administration territoriale, les collectivités territoriales décentralisées, l’Éducation, le Commerce, les Forces du maintien de l’ordre, les Finances (douane, impôts, trésor), la Santé, la Justice, les Transports routiers et les Forêts et la Faune. Ces plaintes, par le numéro vert de la Conac (1517), courriers électroniques, ou administratifs, mettent à nu des actes à l’instar du monnayage de signature des autorités administratives ou municipales, l’établissement des faux titres fonciers, la partialité dans les décisions de certains magistrats, le monnayage des recrutements dans les établissements scolaires ou l’entrée dans les grandes écoles. Sanctions administratives. Devant les représentants des partenaires au développement, ambassadeurs et représentants des représentations diplomatiques et quelques membres du gouvernement également présents à cette cérémonie de présentation dudit rapport, le président de la Conac , le Revérend Docteur Dieudonné Massi Gam, a expliqué que « contrairement aux idées reçues, il ressort que les actes et les pratiques de corruption sont reprimés dans notre pays. Cette répression se traduit par des sanctions administratives d’une part et les condamnations prononcées par des juridictions compétentes d’autre part ».

A titre illustratif, au cours de l’année dernière, 865 travailleurs des départements ministériels et des entreprises publiques ont écopé des sanctions allant d’un avertissement au licenciement. Les entreprises n’ont pas été en reste, car 40 ont été exclues pour une durée de 2 ans du fait des fautes commises dans l’exécution des marchés publics. Il a été souligné que le rapport sur l’état de la corruption au Cameroun en 2021, a bénéficié de plus de contributions externes que ceux des années antérieures. De plus, face à ce fleau social, la Conac note que de plus en plus d’administrations adoptent la dématérialisation des procédures pour réduire les délais, les agents publics édifiés sur les textes sur la question au Cameroun. Plusieurs campagnes de sensibilisation ont également été menées (apposition des plaques anti-corruption, installation des clubs d’intégrité dans certains établissements du supérieur) qui ont sans doute permis d’enregistrer un taux d’exécution à mi-parcours de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption de 42 avec le taux le plus élevé de 57 % dans la région de l’Est.