Actualités of Sunday, 23 November 2025

Source: www.camerounweb.com

21 ans après sa retraite, un enseignant désormais aveugle, attend toujours sa pension

Histoire révélée par l’activiste Shance Lion sur sa page Facebook. L’enseignant est retraité depuis 2004 et n’a pas toujours sa pension. Aujourd’hui, il est malade, affaibli et devenu aveugle. Une situation d’une injustice révoltante, mais malheureusement loin d’être un cas isolé, expose la source.

Au Cameroun, trop de retraités vivent dans une précarité indigne, après avoir consacré toute leur vie au service de l’État : enseignants, infirmiers, forces de sécurité, administrateurs. Leur faute ? Avoir servi loyalement un système qui les abandonne au crépuscule de leur vie.

Les retards de pension ne relèvent pas du hasard, ils sont le fruit d’un désordre administratif chronique, amplifié par une corruption tentaculaire, qui transforme chaque dossier de retraite en parcours du combattant.

Dans un pays normal, avec une digitalisation complète de la gestion des carrières, un logiciel moderne interconnectant les ministères, un suivi automatisé des départs à la retraite, une transparence totale des paiements, les pensions seraient calculées et versées immédiatement, sans qu’aucun retraité n’ait besoin de supplier, de courir derrière des bureaux, ou de payer le moindre pot-de-vin.

Mais au Cameroun, cette inefficacité est devenue une niche de corruption extrêmement lucrative. Ironie tragique, les mêmes fonctionnaires en activité, qui retardent volontairement les dossiers de retraite pour soutirer de l’argent, seront demain les victimes d’un système qu’ils ont nourri eux-mêmes.

Un cercle vicieux où les injustices se multiplient, la souffrance s’accumule et l’État perd toute crédibilité auprès de ses propres serviteurs. Ce cas n’est pas une anecdote, il est le symbole d’un État qui doit regarder ses retraités avec respect, reconnaissance et justice.

Un pays qui laisse ses anciens enseignants finir aveugles et sans pension n’est pas un pays moderne. La réforme n’est plus une option, c’est une urgence humanitaire, morale et institutionnelle.