C'est vrai que la dette de l'Etat du Cameroun ne fait pas encore les 70 pour cent du PIB du pays. Mais c'est au moins 14 442 milliards de FCFA que le Cameroun doit désormais à ses partenaires financiers.

Ce chiffre donne beaucoup de vertige même aux calculettes, car la dette a augmenté de 5,7 % en un an. Selon la CAA le Cameroun a une politique de "gestion prudente" de la dette. Le pays vise à ne pas dépasser 50 % du PIB en dette, comme si c’était un régime fiscal sans gluten.

Pendant ce temps, le citoyen ne voit ni routes neuves, ni hôpitaux rénovés, juste des chiffres qui montent… et des poches qui se vident.

Prêt de 200 milliards

Alors que les élections approchent à grands pas, le Cameroun qui a pourtant bénéficié d'un récent important don du système des Nations Unies pour bien organiser les scrutins, a décidé de lancer un lourd prêt sur le marché international dans les conditions que la plupart des pays africains décrient.

En effet, le président Paul Biya a signé le 19 mai 2025, un décret autorisant le ministre des Finances à lever jusqu'à 200 milliards de FCFA sur les marchés financiers internationaux. Cette somme est destinée au financement des opérations de trésorerie pour l'exercice budgétaire en cours.

Cette décision s'inscrit dans un contexte de tensions budgétaires persistantes, alors que l'encours de la dette publique camerounaise atteignait 14 442 milliards de FCFA à fin mars 2025, soit 44,7 % du PIB, en hausse de 5,7 % sur un an. En parallèle, le Trésor public camerounais prévoit également de mobiliser 1 130 milliards FCFA sur le marché des titres publics de la BEAC.

Avant la signature du décret, le ministre des Finances avait déjà entrepris une tournée aux États-Unis et à Londres pour séduire les investisseurs internationaux et présenter les opportunités d’investissement du Cameroun.