Ces ressortissants des régions anglophones du pays ont été interceptés avant hier mercredi par la police à un poste de contrôle à l'entrée de la cité balnéaire. Les autorités locales sont sur le qui-vive et le niveau de sécurité est maximal.
C'est en tout trente-cinq personnes toutes originaires de la région du Nord-ouest portant des pelles, des machettes et autres armes blanches qui ont été interpellées et conduites au commissariat central de Kribi hier mercredi 4 octobre. Elles avaient fait le plein d'un bus de transport d'une agence de voyages de la place et se rendaient à Kribi. C'était au alentours de 12h.
En effet, c'est au niveau du poste de contrôle mixte située à Londji à l'entrée de la ville que les hommes du commissaire central Ma'an Raymond arrêtent un car de l'agence de voyages Transcam.
C'est un contrôle de routine, comme tous les véhicules qui entrent à Kribi. C'est l'accoutrement bizarre et les outils, propriété de ces passagers qui éveillent les soupçons des policiers. L'urgence de l'heure, ajoutée à la prudence pousse les hommes du commissaire central à conduire tout le car de transport et son étrange cargaison au commissariat central pour être identifiés et sur la destination de cette cargaison.
D'après les premières indiscrétions, il s'agirait de la main d'œuvre pour des travaux champêtres d'un particulier. Pour d'autres, il s'agirait de jeunes fuyant le conflit dans leur zone pour une ville plus accueillante pouvant leur fournir des moyens de subsistance.
Rien n’a filtré des interrogatoires de la police. A Kribi, la population salue cette initiative de la police : « C'est suspect et ce n'est pas la discrimination. Le pays est en état d’alerte suite aux problèmes socio-politiques. Les terroristes ont frappé à Douala, heureusement sans victimes, et qu'est-ce qui vous dit qu'ils ne peuvent pas frapper Kribi? Une trentaine de personnes munies d'armes blanches dans le contexte actuel effrayerait n'importe qui. Surtout que ces ennemis de la république ont montré qu'ils sont capables de tout », estime Marcel M, habitant de la cité balnéaire.
« Le commissaire Ma'an est à encourager. C'est l'esprit d'anticipation qui est saluée ici car prévenir vaut mieux que chercher le remède. Le nombre de personnes bizarres avec ces outils demandait automatiquement une enquête quelles que soient la tribu ou la région des concernés. C'est basique », pense pour sa part Estelle Edjandja, étudiante.
A Kribi, la qualité de future pôle économique du pays suscite des inquiétudes au sein de la population, quant aux cibles des "terroristes". D'ailleurs, les forces de sécurité : gendarmerie, police et armée sont sur les dents, tout comme tous les services de renseignements locaux. Les populations locales sont appelées à la vigilance sur tout comportement suspect.
Il y'a de cela quelques jours, des individus suspects rôdant autour de la centrale à Gaz de Kribi avaient été remarqués par une dame qui est allée les dénoncer après coup, malheureusement, aux militaires en faction. Une battue organisée n'avait pas porté des fruits, les suspects s'étant volatilisés. Au moment où nous allions sous presse, les concernés étaient toujours en cours d'exploitation au commissariat central de Kribi.