Actualités Régionales of Thursday, 2 November 2017
Source: cameroon-info.net
Le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, dans une interview accordée aux médias le 31 octobre 2017, fait des précisions sur le retour des ex-combattants de Boko Haram, répartis.
Question : L’on annonce des retours des plusieurs personnes ayant combattu à un moment aux côtés du groupe terroriste Boko Haram. Qu’en est-il exactement ?
Midjiyawa Bakary : Pour le moment, il y a 50 ex-combattants de Boko Haram qui sont rentrés. Ils sont tous sont présentement au niveau de la base de la Force Multinationale Mixte.
Question : Qu’est-ce ce qui est prévu pour eux ?
Midjiyawa Bakary : D’abord des exploitations sommaires. On doit chercher à savoir qui sait manier les armes, qui a fait quoi etc. avant que les experts ne viennent investiguer le dossier de fond en comble. Ces experts ont plusieurs techniques pour savoir comment orientés ces ex-combattants. Savoir qui ces ex-combattants ont côtoyé et comment Boko Haram opère.
Question : N’y a-t-il pas un risque à tenter de resocialiser ces ex-combattants qui ont subi un endoctrinement aigue et qui ont causé des morts ?
Midjiyawa Bakary : La première phase de cette opération consiste à déradicaliser. Il s’agit en fait de faire un lavage de cerveau. Vous savez, ces ex-combattants, ces des gens à qui on a dit « le paradis est là, vous montez en grade en fonction du nombre de personnes que vous tuez ». Donc ils ont un domaine de définition différent du nôtre. Il faut donc d’abord les ramener au stade où ils étaient avant d’avoir pris contact avec la secte. C’est à ce niveau que nous tendons la main vers la hiérarchie afin d’avoir les experts capables de faire ce travail.
Nous attendons des psychologues, des psychiatres et autres médecins dans ce sens. C’est un long processus, mais ailleurs, ça se passe bien comme au Niger dans la région de Diffa, dans la région du Lac Tchad. Là-bas, il y a en a qui sont revenus à des meilleurs sentiments et qui ont repris avec les activités d’antan, notamment l’agriculture et l’élevage. Ces derniers regrettent aujourd’hui amèrement les actes qu’ils ont posés. Pour me resumer, il y a déradicalisation et socialisation.
Question : Autre chose, certaines ONG, dans des rapports récents ont affirmé que Boko Haram bénéficie du soutien de certaines populations locales. Est-ce vrai ?
Midjiyawa Bakary : C’est évidemment faux. La preuve, ce sont les comités de vigilance qui ont été créés un peu partout dans les zones où Boko Haram agit. Des personnes qui s’organisent par milliers, des hommes et des enfants, sans armes pour combattre les terroristes. Nous avons une banque de données des chefs traditionnels, des leaders religieux, brefs des leaders religieux qui nous disent où sont ces combattants et comment ils agissent. Parfois ce sont des pères de familles qui dénoncent leurs enfants.
Il y a des milliers d’enfants sans pères, des veuves etc. Comment peut-on dire que ceux-là soutiennent Boko Haram ? A mon sens, c’est méconnaitre la réalité. Certains chefs ont abandonné leurs villages. Ils vivent en exil, les activités agropastorales sont arrêtées, les écoles fermées, nous avons plus de 200 000 déplacés internes. Dites-moi, que peuvent gagner ces gens auprès de cette secte pour la soutenir ?