Vous-êtes ici: AccueilOpinionsActualités2022 06 24Article 667127

Opinions of Vendredi, 24 Juin 2022

Auteur: Serge Aimé Bikoi

Élection du SNJC : des hors-la-loi veulent dicter leur loi

Image d'illustration Image d'illustration

Le président du Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc) et ses collatéraux tiennent à organiser, au forceps et de manière illégale, les assises du congrès du 25 juin 2022 en catimini. Question d'imposer des comparses à la tête du Bureau exécutif national. Initialement prévu au foyer des jeunes de l'EEC(Église évangélique du Cameroun) à Akwa, ce congrès illégal est délocalisé à Bali dans l'arrondissement de Douala 1er. C'est, du moins, ce qu'a affirmé, clairement, Hilaire Hamekoue, vice-président national sortant chargé des relations extérieures du Snjc, invité à l'émission "4s" sur l'antenne de la Radio tiemeni siantou(Rts) hier (jeudi, 23 juin 2022). Invité à l'émission "4s" face à Mathieu Nathanaël Njog, Thierry Eba et Jules Raymond Mfoula, cet éminent membre du Snjc a fait savoir à Eric Boniface Tchouakeu, présentateur de ce programme, que ce congrès aura lieu dans 24 heures à Bali en face d'un hôtel dont le nom n'a pas été révélé.

Visiblement, un complot se prépare, d'ores et déjà, à Douala pour tenir une Assemblée générale illégale. Face à ces agissements inconséquents, dignes des politiciens sans scrupule, les autres membres des sections régionales du Snjc, courroucés par cet état de choses, prennent l'opinion publique nationale à témoin eu égard aux manœuvres de bas étage qui se construisent sous cape en violation flagrante des lois de la République en matière de manifestations publiques. Des contestataires, dont bien de figures sont domiciliées dans la région du Centre, interpellent, dans la même veine, le ministre de l'Administration territoriale(Minat)afin qu'il prenne ses responsabilités, relativement aux menaces de trouble à l'ordre public qu'entraîne la tenue de cette assemblée générale élective controversée.

Le fait que ces usurpateurs décident d'organiser cette assemblée générale élective dans un autre lieu créé une entorse à la loi. En effet, selon la loi sur les manifestations et réunions publiques, les organisateurs ne doivent changer ni le lieu, ni la date, ni l'heure tant ce changement peut impacter sur la déclaration de manifestation. En rappel, sur une note d'assignation en annulation des actes pris depuis le décret présidentiel du 19 février 2021 nommant les membres de la commission nationale des droits de l'homme du Cameroun et de la fin du mandat des membres du Bureau exécutif national du Snjc élus au congrès des 9 et 10 février 2019 à Douala adressée à l'ex- président du Snjc par le Tribunal de première instance(Tpi) de Douala-Bonanjo, est mentionné : "Denis Nkwebo est appelé à comparaître le 6 juillet 2022 par-devant le Tpi à 7 heures et 30mn statuant en matière civile sis au palais de justice". D. Nkwebo est accusé d'illégalité et d'illégitimité à la tête du Snjc depuis mars 2019. Cette décision du Tpi reste, malgré tout, suspensive. En attendant cette audience, tous les regards sont, désormais, tournés vers le sous-préfet de l'arrondissement de Douala 1er, territorialement compétent, pour frapper cette assemblée générale élective du sceau de l'interdiction tant l'organisation est, sans conteste, porteuse des germes de trouble à l'ordre public vu la confrontation idéologique entre les partisans et les dissidents de l'ex-président du Snjc. Deux membres du Snjc, candidats à cette élection, Mathieu Nathanaël Njog et Adolarc Lamissia, ont, conjointement, signé une déclaration. Histoire d'appeler au report de cette assemblée générale élective. L'ancien Secrétaire général de cette corporation syndicale et le président du Snjc-Adamaoua sortant expliquent qu'ils fondent leur déclaration "par le fait qu'ils ont été saisis par plusieurs délégués venant des autres régions sur la situation de leur logistique comme cela a été le cas lors des précédents congrès".

Selon le Secrétaire général national sortant et son camarade, "huit sections sur dix ont communiqué leur liste de délégués à l'exception de la section du Centre et la section hôte du Littoral". Ces deux éminents membres du Snjc soutiennent qu'en dépit du report des délais, "ils ont le regret de conclure à l'argument selon lequel la liste de la section du Littoral est résolument engagée dans le boycott du congrès du 25 juin 2022". De facto, après le boycott officiel de la section Snjc du Centre et le boycott tacite de la section du Littoral, et au regard de l'ambiance qui prévaut avec des procédures administratives et judiciaires en instance, Njog et Lamissia "conseillent aux délégués qui n'ont pas pris la route de ne plus se déplacer". Malgré tout, D. Nkwebo persiste et signe que ce congrès aura lieu. Dans un message qu'il a fait circuler sur les réseaux sociaux, l'ex-président du Snjc a réitéré que ce congrès va se tenir le 25 juin 2022 et ajoute que ceux qui postulent la thèse du report ou de l'annulation sont, tout simplement, des manipulateurs. Le 16 juin 2022, un exploit d'huissier de justice requis par Thierry Eba, président du Snjc-Centre sortant, et Joseph Olinga Ndoa, président du Snjc-Ouest sortant, frappe Denis Nkwebo "d'illégalité et d'illégitimité".