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Diasporia News of Monday, 22 November 2021

Source: LA VOIX DES JEUNES N° 071

Guinée Equatoriale : les camerounais chassés sont arrivés au pays

Les camerounais expulsés de Guinée Equatoriale débarquent au Cameroun par des pirogues à travers la Sanaga, par Campo, sous l’indifférence totale du gouvernement.

Suites à plusieurs images devenues virales sur les réseaux sociaux depuis le début de ce mois de novembre où l’on aperçoit des camerounais en situation irrégulière et régulière, résidant sur le sol Equato-Guinéen expulsés comme des vulgaires voleurs. En si peu de temps, l’on compte déjà pratiquement trois vagues d’expulsions générales. Plusieurs de ces personnes chassées du territoire-Equato-guinéen sont originaires de l’Afrique de l’ouest, mais l’on compte également plusieurs ressortissants de la zone Cemac.

D’après certains témoignages, plusieurs camerounais ont été traqués pendant des jours et parfois dans leurs domiciles privés. Ces camerounais ont pour la plupart été déportés manu militari hors du territoire Equatoguinéen, laissant parfois derrière eux leurs biens acquis après tant d’années de dure labeur. La société civile camerounaise et certains acteurs politiques s’insurgent suite à cette situation hyper préoccupante et personne ne comprend l’inaction du gouvernement, qui jusqu’ici n’a daigné lever le petit pouce pour protéger ses concitoyens. L’opposant Camerounais Maurice Kamto, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, appelle le gouvernement camerounais à prendre ses responsabilités face à ces humiliations récurrentes et inacceptables que subissent ses ressortissants, qui d’après lui, fuient la misère dans leur propre pays qui jadis apportait l’aide au développement à d’autres pays, à l’instar de la guinée équatoriale. « Même en cas de défaut de titre de séjour, le migrant mérite d’être bien traité », soutient le leader du MRC.

Outre Maurice Kamto, Shanda Tonme, homme politique et par ailleurs président du parti politique MPDR demande aux autorités camerounaises de veiller à ce que ceux de nos compatriotes, qui étaient en règle en guinée équatoriale et qui y ont toutefois été expulsés, soient indemnisés. « Le MPDR constate que les victimes de ces actes devenus récurrents, sont généralement reconduites à la frontière, dans des conditions frisant le traitement infligé à des bêtes sauvages et des brigands, et par ailleurs avec la spoliation de tous leurs biens meubles et immeubles » souligne Shanda Tonme.

« Le MPDR tout en respectant le droit souverain et inaliénable des États à administrer leur territoire, droit du reste consacré par le droit international au nom de la plénitude de compétence, rappelle néanmoins que toutes les personnes, de tous statuts, établis en territoire étranger à un titre ou à un autre, jouit du standard minimum de civilisation », ajoute le président du MPDR. Il est néanmoins important de souligner que la guinée équatoriale, pays membre de la Cemac, est lié aux conventions internationales qu’elle a ratifiées, protégeant les étrangers et les migrants. Jusqu’à cet instant, ni les autorités camerounaises ni les autorités équatoguinéenes n’ont donné les véritables raisons de ces expulsions massives d’étrangers.