Vous-êtes ici: AccueilActualités2018 06 22Article 441964

Opinions of Vendredi, 22 Juin 2018

Auteur: Anaïs Foumane

Terrorisme: le Cameroun abandonné par la communauté internationale

Les sécessionnistes bénéficient d’une grande complaisance de la part de la communauté internationale Les sécessionnistes bénéficient d’une grande complaisance de la part de la communauté internationale

C’est généralement à coup de sommets et de résolutions que le monde se met en ordre de bataille contre des grands groupes terroristes qui nuisent à la stabilité des Etats dans le monde. Contre Boko Haram, il y a eu des rencontres internationales, il y a surtout eu le rendez-vous de Paris le 17 mai 2014 où les Nations géographiquement concernées et la France ont ouvert un front de guerre. Le G5 sahel s’échine à mettre hors d’état de nuire AQMI et tous les groupes radicaux qui pullulent dans le sahel. Des groupes terroristes pour lesquels la condamnation est unanime, peut-être faudrait-il y voir la coloration religieuse de ces groupes terroristes qui se revendiquent tous d’un certain islamisme radical…Pourtant dans sa définition, le mot terrorisme ne renvoie pas systématiquement au fait religieux. C’est l’emploi systématique de la violence pour atteindre un but politique (attentats, destructions, prise d’otages). Ainsi suivant cette définition, peut-on exclure le courant sécessionniste de la doctrine terroriste ? Un Mouvement qui est passé maitre dans l’art du recours à la violence injustifiée dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun ?

LIRE AUSSI: Escroquerie: le Magistrat Jean Paul Kiam libère un bourreau de Frank Biya

Le monde est témoin de la transformation radicale des revendications initialement socio-corporatistes en contestations politico-sécuritaires. Des mutations qui se sont faites malgré la volonté du gouvernement à apporter des solutions aux problèmes soulevés dès les premières heures de cette crise. Les marches de grève ont très tôt débouché sur des actes de désobéissance civile avec l’instauration du phénomène des villes mortes. Dans les bureaux comme dans les écoles, travailleurs et élèves devaient obligatoirement observer ces journées de ville morte sinon ils subissaient toute sorte de violences. Les derniers mois de l’année 2017, ont été témoin d’une violence inhabituelle avec des attentats commis au sein d’établissements scolaires, des incendies déclenchés dans des marchés, ainsi que des assassinats d’éléments de force de défense et de sécurité. Entre kidnappings et assassinats, des civils ont payé très cher le prix de leur attachement aux valeurs républicaines La réponse du gouvernement a dû s’adapter pour protéger les populations prises en otage par l’intimidation violente des sécessionnistes.

LIRE AUSSI: Ambazonie: Cabral Libii salue le plan Marshal de Paul Biya, mais...

Face à ce qui est désormais convenu d’appeler terrorisme, on peut légitimement questionner la position ambiguë de la communauté internationale. Le terrorisme s’applique-t-il simplement quand il est question d’extrémisme religieux, ou alors prend t-il en compte toute formes de revendication politique qui s’exprime par la violence ? En quoi le mouvement insurrectionnel et terroriste Boko Haram qui rêve d’instaurer un califat sous fond de charia est-il plus inquiétant qu’un groupuscule d’individus qui veut unilatéralement créer un Etat au sein d’un autre Etat sur la base d’une différence linguistique ? Bien que ces crises se déroulent dans des aires culturelles différentes, les modes opératoires sont les mêmes. Jusqu’ici mis à part quelques appels au calme timidement lancés par certains acteurs internationaux qui veulent se donner bonne conscience après avoir tiré dans l’ombre les ficelle pour encourager la radicalisation, on attend toujours une mobilisation sérieuse de la communauté internationale contre ces actes terroristes perpétrés dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.

LIRE AUSSI: Un nouveau mandat d'arrêt international contre les sécessionnistes [Liste]