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Actualités of Monday, 4 April 2022

Source: www.camerounweb.com

Sérail : un député explique comment les salaires des enseignants OTS ont été volés

L’argent des enseignants a été volé selon Joshua Osih L’argent des enseignants a été volé selon Joshua Osih

• L’argent des enseignants a été volé selon Joshua Osih

• Le député était sur Stv

• Le gouvernement veut sauver l’année scolaire


La grève des enseignants camerounais qui duré presque 4 semaines a révélé plusieurs dysfonctionnements dans la gestion des dossiers des enseignants. Ce qui se présentait jusqu’à présent comme une mauvaise organisation de l’administration, pourrait bien être du vol en bande organisée. En effets le député Joshua Osih, membre du bureau du parlement camerounais a révélé dimanche sur Stv, que les supposées dettes réclamées par les enseignants ne figurent nulle part dans le budget de l’Etat. Les parlementaires ont selon lui toujours autorisé le paiement intégral des salaires. Aucune coupe budgétaire n’a jamais été voté au parlement sur les salaires des fonctionnaires camerounais selon le député du SDF. Pour lui, il s’agit clairement d’un cas de vol.
« Je n'ai jamais vu une ligne où on a une dette cantonnée par rapport aux fonctionnaires en général et aux enseignants en particulier. Si vous utilisez de la ressource humaine que vous ne payez pas, ce qui se passe, dans le budget c'est que vous cantonnez cette dette quelque part. Je ne l'ai jamais vu. Ça veut dire que ce n'est même pas une dette, c'est du vol », explique-t-il.



Réduire l’impact de la crise

Au moment où les enseignants suspendent temporairement l’opération «Craie morte», c’est au moins deux de classe que l’année scolaire en cours a perdu depuis janvier 2022. Dans le sérail, des réflexions sont en cours minimiser l’impact indéniable de la grève sur les résultats annuels.

Avec moins de huit mois de classe, des programmes scolaires incomplets du fait du Corona virus, de la CAN et de la grève des enseignants, les autorités en charge de l’éducation au Cameroun envisagent toutes les équations possibles pour un taux de réussite peu catastrophique.

Depuis 2020 l’éducation a pris un coup avec l’avènement de la pandémie à corona virus. C’est un fait palpable ou du moins visible dans tous les niveaux d’enseignement. Si dans le supérieur le système hybride adopté par les administrations universitaires permet d’atteindre les objectifs chez les cadets du primaire et du secondaire, c’est du pur bricolage. Ici, les cours vont au ralentir, les programmes peinent à être couverts, le système de mi-temps a considérablement réduit le quota horaire normal. La crise des enseignants qui secoue l’éducation maternelle, primaire et secondaire vient mettre en péril l’année scolaire en cours. Déjà, en plus de la mi-temps, les établissements publics n’ont véritablement pas fait les classes comme cela se doit pendant le mois de janvier.

Pour une mobilisation massive autour des matchs de la coupe d’Afrique des Nations qu’abritait le Cameroun, le gouvernent avait instruit l’arrête des cours en mi-journée pendant les matchs de l’équipe nationale. Mais en réalité, pendant toute la période de la compétition les classes ont tout simplement été en arrêt. Depuis le 14 février 2022 les cours était complètement en mode « Craie Morte ». Après plusieurs échanges avec le gouvernement, certaines revendications ont commencé à recevoir réponse et les seigneurs de la craie ont temporairement suspendu la grève. Seulement, selon plusieurs observateurs de la scène éducative camerounaise, aucun enseignant ne pourra rattraper toutes ces semaines de cours perdues au vu du temps restant de l’année en cours et l’arrivée à grand pas des examens de fin d’année.

Dans les bureaux des responsables en charge de ces secteurs de l’éducation il est important de trouver tous les voies et moyens pour faire bonne impression aux yeux des organismes qui finances l’éducation au Cameroun. Il est donc question de faire croire à l’opinion nationale et internationale que ni le Covid-19, ni la CAN 2019 encore moins la grève des enseignants n’ont eu un impact négatif sur l’année scolaire. Cela passe par de bons résultats en fin d’année et pour y parvenir, la promotion collective, les épreuves en deçà de la qualité lors des examens, les délibérations à moins de 7 sur 20, sont quelques moyens en cours de téléchargement pour sauver l’année scolaire. Tout ceci pour obtenir des résultats bricolés totalement en déphasage avec les connaissances acquises et le réel niveau de candidats. Une situation qui aurait tout simplement été évité s’il n’y avait pas l’absence d’un cadre réglementé et permanent de dialogue social entre les différents acteurs de la communauté éducative nationale.

Et même pendant les précédentes crises, il s’est avéré que les solutions proposées par L’État n’ont pas souvent été adaptées aux attentes des enseignants d’où la radicalisation qui a été observée. « La roublardise du gouvernement qui dans d’autres circonstances n’a jamais réglé de manière significative les revendications sociales et du coup toutes les mesures correctives proposées sont considérées par les enseignants comme non pertinentes et ne souhaitent donc s’arrêter définitivement que lorsqu’ils auront des solutions concrètes et suivies d’effets immédiats. », pense un membre de la société civile. Et pour sauver l’année en cours, Paul Martin estime que « le gouvernement gagnerait à apporter des solutions concrètes aux problèmes des enseignants au lieux de réfléchir à comment fabriquer des faux résultats qu’il publiera dans tous les médias ».

Mme Bernadette Ebene, Directrice d’école fait même des propositions « il serait mieux d’envisager un report des examens pour donner un peu plus de temps de préparation aux candidats ».

Pour l’heure, l’opinion reste attentive à l’option qui sera choisie par les pouvoir publics entre des résultats positifs imaginaires et la mise sur pied des moyens efficaces de rattrapage pouvant favoriser une meilleure préparation des candidats aux examens de fin d’année.