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Actualités of Mercredi, 24 Novembre 2021

Source: Le Jour

Prostitution : les adolescentes de Bertoua livre une rude concurrence à leurs aînées

C’est l’appellation donnée aux jeunes filles, pour la plupart adolescentes qui se lancent dans la prostitution. Elles envahissent les chambres de ces lieux de repos toutes les nuits pour mener leur activité.

On pourrait soutenir en journée et sans crainte que le bon Dieu habite le quartier Ndem Nam à Bertoua. Mais en soirée, c’est le contraire car ce quartier est le lieu de toutes les atrocités. Les filles dont l’âge varie entre 16 et 25 ans arborant des tenues qui exposent certaines parties de leur corps inondent les rues de ce mythique quartier. À côté de cette catégorie, une nouvelle forme de prostituées appelée « aubergines » a vu le jour. Celles-ci envahissent ont délaissé les trottoirs pour les auberges.

Tous les soirs, à partir de 18 heures 30, elles payent des chambres pour une nuitée et attendent les clients sur place. Certaines n’hésitent pas à faire des apparitions sporadiques en petites tenues dans les couloirs des auberges question de signaler aux clients qui attendent qu’elles sont libres. Pascaline Onobo, 25 ans nous confie : « ici on est bien. Les bandits ne peuvent pas entrer nous attaquer. Alors que, sur le trottoir, ils viennent souvent à une certaine heure de la nuit, non seulement ils nous arrachent l’argent, mais aussi ils abusent de nous ». Et à Monique Ntsa d’ajouter : « nous sommes à l’abri des intempéries telles que le froid, la pluie, les piqûres des insectes et pourquoi pas des reptiles. Ici la police et la gendarmerie qui patrouillent la nuit ne nous dérangent pas. En plus, les clients payent normalement alors que sur le trottoir, on discute toujours ».



Les clients des « aubergines » très nombreux se recrutent dans toutes les classes sociales. Ce sont les responsables et les personnes âgées qui sont attirés par ces jeunes filles et ceci à cause de leur jeunesse mais aussi la discrétion des lieux. J.J. M, cadre d’administration est un habitué des lieux, il confesse : « on est à l’abri de tous les regards. On vient passer un peu de temps et on repart incognito. En plus, il y a la sécurité et le produit est frais ».

Les gérants des auberges voient leur recette grimper. Ils ne se soucient pas du préjudice que cette activité cause à la société. « Elles viennent réserver tous les soirs et payent, c’est l’essentiel. Ce sont nos clientes », déclare Bernard Monthé, gérant d’auberge. Du côté de la délégation régionale du tourisme, on n’a pas toujours réagi, on garde le silence mais pour combien de temps encore ?