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Actualités Régionales of Wednesday, 3 November 2021

Source: L'oeil du Sahel

Nyambaka : guerre ouverte entre le sous-préfet et le régional Mboscuda

Les deux amis d’hier ne s’accordent plus sur un certain nombre de choses. Depuis le mois d’octobre dernier, Dandi Eloi Gandaf, sous-préfet de l’arrondissement de Nyambaka dans la Vina, et, Ousmanou Biri, président régional de l’Association pour le Développement Social et Culturel des Mbororo du Cameroun (Mboscuda), ne filent plus le parfait amour.

Les deux amis d’hier qui se parlaient face à face, le torchon brûle au point où, ces derniers très loin de leur face à face habituel, ne communiquent aujourd’hui par des correspondances très brûlantes.

En effet, en date du 12 octobre 2021, le sous-préfet de Nyambaka a adressé à Ousmanou Biri une lettre d’avertissement demandant à ce dernier d’arrêter ses agissements dans son unité de commandement pour ce qui est de la résolution des conflits agropastoraux.

L’autorité administrative accuse le président régional de Mboscuda Adamaoua d’avoir instrumentalisé les bergers de ne pas payer les dégâts causés par des troupeaux de bœufs dans les champs des agriculteurs. «Je vous mets dès lors en garde de bien vouloir prendre des mesures appropriées pour empêcher les destructions massives des champs de mes administrés par le bétail de vos protégés.

Si de tels actes pernicieux persistent et que les paysans gémissent dans leur souffrance le stupre de la destruction de leurs champs par les bœufs des éleveurs mbororos, je vous tiendrai entièrement responsable de cette situation qui n’a que trop duré dans l’arrondissement de Nyambaka», peut-on lire dans cette correspondance du sous-préfet Dandi Eloi Gandaf. L’autorité administrative accuse Ousmanou Biri d’avoir extorqué des fortes sommes d’argent aux bergers qui font naître leurs animaux dans son unité de commandement.

Le président régional de Mboscuda de l’Adamaoua, n’a pas laissé trop de temps passer pour répondre au sous-préfet. Le 20 octobre 2021, il écrit au sous-préfet pour démentir toutes ces accusations en se passant pour un donneur de leçons à travers quelques rappels.

«Faut-il le rappeler encore Monsieur le sous-préfet, voir-juger-agir sont les vertus d’une autorité. Vous ne devez pas m’accuser faussement. Sa Majesté le lamido de Ngaoundéré ne s’est jamais plein de moi et de ma façon de collaborer. Vous avez dans votre correspondance affirmé que j’extorque à mes frères des fortes sommes d’argent…je vous saurais gré de fournir les preuves au cas contraire, je me verrais dans l’obligation d’ester en justice», rétorque Ousmanou Biri.

Pour ce qui est des règlements des conflits agropastoraux, le président régional de Mboscuda nie tout en bloc à travers ses écrits. «D’emblée, il convient de vous dire en rappelle que la loi N°90/053 du 19 décembre 1990 sur la liberté d’association et celle évoquée dans votre lettre ne vienne ni de vous encore moins de moi, mais de l’État.

Le décret N°78/263 du 03 septembre 1978 que vous évoquez dans votre correspondance stipule en son article premier que, font partie de membre de la commission consultative un éleveur ou le chef des éleveurs (Ardo). Est-il nécessaire encore de vous rappeler que je suis le chef des éleveurs dans l’Adamaoua ? Seulement je n’ai jamais réglé un problème entre agriculteur et éleveur dans votre unité de commandement», précise Ousmanou Biri.