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Opinions of Tuesday, 28 July 2015

Auteur: Josiane Tchakounte

Le Nigeria dans la Cimenterie, banque, petit commerce…: des investissements importants

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Le Nigeria est présent au Cameroun dans différents secteurs économiques.

Le 2 juillet 2015, le Premier ministre, chef du gouvernement, Philemon Yang, reçoit un investisseur étranger. Il s’agit du nigérian Aliko Dangote, propriétaire d’une cimenterie qui vient d’entrer en activité à Douala, la capitale économique.

L’usine qui emploie déjà 300 personnes a démarré avec une production journalière de 3 000 tonnes de ciment. L’investissement chiffré à 57 milliards de F d’après le directeur général, Baba Abdullahi, devrait produire un million de tonnes de ciment par an, extensible à 1,5 million. A cette production, il faudra bientôt ajouter celle de Yaoundé où Aliko Dangote entend construire une autre usine de production de ciment.

C’est cette annonce que l’homme d’affaires nigérian est venu faire au PM ce jour-là. Le coût de ce nouvel investissement est évalué à 88,7 milliards de F. En outre, il annonce l’arrivée de plus de 220 camions pour assurer la distribution de « Dangote Cement » dans tous les coins et recoins du pays, question de rendre la construction en matériaux définitifs accessibles à tous les Camerounais.

A côté de Dangote Cement, la présence nigériane au Cameroun est aussi visible dans le secteur bancaire. Deux des 14 banques commerciales opérant au Cameroun sont des filiales de groupes bancaires nigérians. Il s’agit de United Bank for Africa Cameroon (UBA Cameroon), filiale du groupe financier panafricain nigérian UBA. Dans une interview accordée en 2011 au quotidien Le Jour, l’ancien Dg, Georges Wega, confiait que la banque compte après quatre ans d’activités, 12 agences dans quatre régions du Cameroun avec à peu près 30 000 clients.

Comme les autres banques locales, UBA participe au financement de l’économie camerounaise au travers de sa participation dans les différents emprunts obligataires émis par l’Etat du Cameroun pour financer les projets de développement. La banque a contribué pour près de 10% selon Georges Wega à l’emprunt obligataire de 200 milliards de F émis par l’Etat du Cameroun en 2010.

L’autre forme d’investissement est l’octroi de crédits dans le cadre de prêts syndiqués débloqués au profit d’entreprises locales. L’autre banque nigériane, c’est Union Bank of Cameroon Plc., filiale du groupe bancaire nigérian Oceanic Bank. Elle fait également partie des banques agréées pour les émissions de titres publics de l’Etat du Cameroun.

Au secteur bancaire vient s’ajouter celui de la distribution. Les opérateurs économiques nigérians sont également présents dans la distribution des produits pétroliers. Après le rachat par le groupe nigérian MRS Holding Limited des parts de Texaco, les automobilistes se sont depuis lors familiarisés aux nouvelles couleurs des stations-services MRS (nom commercial choisi par Corlay Cameroon) évaluées à 130 à travers le pays, selon des données disponibles sur le site Internet de l’entreprise.

A côté de ces grands groupes, il y a des opérateurs économiques qui évoluent de manière individuelle dans d’autres secteurs d’activités au Cameroun. On les retrouve notamment dans le domaine de la pêche artisanale, dans la région du Sud-Ouest. D’après les statistiques de la délégation régionale du ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia) du Sud-Ouest, les Nigérians sont les plus nombreux à y pratiquer la pêche artisanale maritime.

Soit 2 721 recensés en 2014, contre 235 pêcheurs camerounais, 974 Ghanéens, 519 Béninois, et 20 Togolais. On retrouve également une dizaine de Nigérians dans la pêche continentale, pratiqué sur les fleuves. La vente de véhicules d’occasion et des pièces détachées de voitures est également un secteur d’activités où on retrouve une forte communauté nigériane.

Le quartier Mvog-Ada à Yaoundé est l’un des principaux repères. En raison du caractère informel de ces activités, il reste pour l’heure difficile de quantifier les investissements dans ce secteur.