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Opinions of Vendredi, 30 Juin 2017

Auteur: quotidienmutations.cm

Le Cameroun pourrait renoncer à la Can 2019 à cause du FMI

Le FMI pourrait contraindre le Cameroun à un ajustement structurel Le FMI pourrait contraindre le Cameroun à un ajustement structurel

Depuis le mercredi 26 octobre 2016, les chefs d’entreprises camerounais ou évoluant au Cameroun ne savent pas sur quel pied danser. Ainsi, à l’occasion de la présentation des perspectives économiques régionales en Afrique centrale et en présence du ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, Louis Paul Motaze, Cécile Allard du département Afrique du Fmi, à la stupeur générale préconisait « un ajustement budgétaire rigoureux ». Il sera teinté d’un renforcement des mesures de protection sociale et des réformes structurelles pour l’accroissement de la compétitivité de l’économie camerounaise. Cécile Allard prévenait du caractère immédiat et inéluctable de ces réformes afin d’arrêter la décélération de la croissance économique au Cameroun et dans la sous-région.

Tandis que dans le même temps, le Cameroun par l’intermédiaire du Minepat annonçait au courant du dernier trimestre 2016, un vaste programme économique triennal, avec la poursuite des grands chantiers. Le Fmi est revenu à la charge lors de la visite de Madame Lagarde et Monsieur Sapin, préconisant sans ambages un Programme d’ajustement structurel pour tous les pays de la sous-région, la dévaluation étant brandie comme hypothèse de réflexion, même si elle a été exclue par les chefs d’Etat dans leur déclaration.

La position du « grand argentier international » est basée sur la volonté de redresser une économie fortement marquée par la chute des cours du baril de pétrole en particulier. En ce mois de juin, le Cameroun, à l’instar des autres pays de la sous-région a validé un programme triennal d’aide proposé par le Fmi constitué d’un crédit de 666,2 millions de dollars avec un décaissement immédiat de 171,3 millions de dollars, le reste déboursé de façon échelonnée.
Inutile de préciser que cet argent sera octroyé sous un contrôle minutieux du Fonds, dont les objectifs sont de diversifier les revenus non-pétroliers, améliorer la crédibilité et la transparence dans l’exécution budgétaire en publiant des rapports réguliers, en d’autres termes, il s’agit d’améliorer la qualité de la dépense publique. Et c’est reparti pour un programme d’ajustement structurel qui ne cache même plus son nom.

Selon des observateurs, un vent d’incertitudes plane sur l’organisation effective de la Can 2019 par le Cameroun, car bien malin qui démontrera l’adéquation des grandes réalisations entamées à travers des chantiers observés çà et là avec ce contexte nouveau. Or le Cameroun veut « SA COUPE D’AFRIQUE ». Quelle sera la réaction des thuriféraires de l’administration face aux « experts trentenaires » envoyés régulièrement par le Fmi pour corriger les copies ?

Quel jeu d’équilibriste le Minepat, qu’on peut imaginer et à raison bien embarrassé par la situation va jouer, pour poursuivre sa relance « keynésienne » face à un partenaire aussi averti que le Fmi, alors qu’il ne maitrise pas la dépense publique au Cameroun ? Va-t-on vers le retour d’un « Grand » ministère de l’Economie et des Finances au Cameroun ? En tout cas, comme on dit au Cameroun « On ne refuse pas l’argent ».