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Actualités of Wednesday, 19 January 2022

Source: www.camerounweb.com

Glissement de la CAN 2019 : voici pourquoi Paul Biya ne décolère pas

Voici pourquoi Paul Biya ne décolère pas Voici pourquoi Paul Biya ne décolère pas

• Paul Biya est toujours en colère

• Il n’a pas pardonné à Eto’o, l’humiliation de 2019

• D’autres dossiers ont compliqué l’affaire de Samuel Eto’o


Depuis les incidents de la cérémonie d’ouverture de la 33ème édition de la CAN, chacun va de son commentaire. Si pour certains Samuel Eto’o risque de voler la vedette au président de la République, d’autres estiment que son effacement le 09 janvier s’explique par ses problèmes avec le président sortant de la Fecafoot, grand ami de la famille présidentielle. Il n’en est rien selon les révélations du lanceur d’alerte Patrice Nouma. L’ancien militaire et membre de la garde présidentielle évoque plutôt une vengeance savamment préparée par le chef de l’Etat. Paul Biya n’aurait pas digéré les promesses non tenues qui lui ont été faites en 2019. En effet certaines personnalités auraient pris de l’argent à la présidence de la République pour garantir à Paul Biya la tenue de la compétition internationale en 2019. Depuis le premier glissement, le chef de l’Etat se serait senti trahi.

« Ayant pris de l'argent dans les caisses de Biya pour que la CAN ait lieu, si la CAN a failli être déplacée, ils devraient donc se battre pour justifier ce pourquoi ils ont pris l'argent. Quel mérite ont-ils? La CAN n'a pas eu lieu comme prévu. Le président a été humilié. C'est un type rancunier. Il a été humilié. Aussi longtemps qu'il sera en vie, les personnes qui ont fait qu'il soit humilié publiquement vont payer », révèle-t-il.

En décembre 2021, le nouveau président de la Fecafoot Samuel Eto’o faisait partie de la délégation conduite par le président de la CAF, Patrice Motsepe pour rencontrer Paul Biya. Si pour certains cette visite démontre la qualité des relations entre l’ancien buteur et le locataire du Palais de l’Unité, elle confirme en réalité la brouille entre les deux personnalités. Selon les confidences des sources à la présidence de la République, Samuel Eto’o n’a pas rencontré Paul Biya lors de son dernier déplacement à Etoudi. Seul Motsepé a été autorisé à discuter avec le président de la République. Samuel Eto’o qui a toujours considéré Biya comme son père et qui est d’ailleurs un habitué des lieux, a cette fois-ci été prié de prendre place dans la salle d’attente.

Des rapports accablants

L’absence de Samuel Eto’o à la tribune officielle lors de la cérémonie d’ouverture de la 33ème édition de la CAN a confirmé pour ceux qui doutaient encore, le froid entre Etoudi et le nouveau président de la Fecafoot. Plusieurs faits sont reprochés à l’homme qui a usé de son carnet d’adresse pour empêcher à la dernière minute un nouveau « glissement » de la Coupe d’Afrique des Nations tant convoitée par son pays.

« Selon toutes les informations que nous avons reçues, que ce soit la CRTV ou le président de la Confédération Africaine de Football, Patrice Motsepe, il a été interdit qu'on prononce le nom le nom de Samuel Eto'o », révèle le journaliste Remy Ngono qui précise que trois accablants rapports ont été présentés à Paul Biya sur Samuel Eto’o.

Le match Cameroun-Côte d’Ivoire

Les images de l’accueil réservé à Samuel Eto’o lors de son entrée au stade Japoma le 16 novembre 2021 pour assister à la rencontre Cameroun-Côte d’Ivoire, ont été présentées à Biya comme une preuve des ambitions présidentialistes d’Eto’o.

« On a apporté à Paul Biya, des vidéos de Samuel Eto'o datant du 16 novembre 2021 où il se retrouve au stade de Japoma pour le match Cameroun-Côte d'Ivoire. Pendant qu'il était au stade, le public se met à scander : "Samuel Eto'o, président" », rapporte le journaliste.

Sangmélima

Au lendemain de son élection à la tête de la Fecafoot alors de plusieurs cadres du régime avaient misé sur Seidou Mbombo Njoya, ami de la famille présidentielle, Samuel Eto’o s’est rendu à Sangmélima où il fut accueilli comme un chef d’Etat.

« Samuel Eto'o s'en va à Sanguelima où son entrée est digne de celle d'un chef d'Etat. Or la région du Sud est celle de Paul Biya. Cette vidéo est ramenée au président de la République pour lui dire que Samuel Eto'o devient de plus en plus menaçant », révèle Remy Ngono

Le Sacré

Comme un fils, Samuel Eto’o marche dans les pas de son « père », Paul Biya. Comme lui, il s’est rendu chez les chefs traditionnels du pays pour avoir leur bénédiction avant de se lancer dans la campagne pour le poste de président de la Fecafoot. Ce geste, Paul Biya l’avait fait en 1982 quand il accédait au pouvoir.
« Avant l'élection de Samuel Eto'o, il va faire la tournée des régions du Cameroun. On se rend compte qu'il va se faire bénir par les chefs traditionnels or Paul Biya pour arriver au pouvoir s'est fait bénir par les chefs traditionnels », indique le journaliste.

Pour les détracteurs de Samuel Eto’o à Etoudi, le nouveau président de la Fecafoot ne compte pas s’arrêter à la gestion du football camerounais. Son ambition serait de détroner le chef de l’Etat. C’est la raison pour laquelle il est devenu une cible à surveiller et à neutraliser s’il le faut.