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Opinions of Vendredi, 30 Juin 2017

Auteur: camer.be

Forum de la diaspora 2017 ou 'Forum de la dilapidation de fonds publics'

Le FODIAS donne un air du déjà entendu Le FODIAS donne un air du déjà entendu

Le forum baptisé Fodias 2017 qui se tiendra du 28 au 30 juin au palais des congrès de Yaoundé, n’est pas un évènement inédit au Cameroun, comme l’a déclaré le ministre Lejeune Mbella Mbella des Relations extérieures, face à la presse le 23 juin 2017.

Ce n’est pas la première fois que le Cameroun tend la main à sa diaspora à travers un forum. L’appel commence en juillet 2009 lorsque le président Biya, en visite officielle en France, affiche clairement cette volonté politique. C’est une rencontre historique avec les Camerounais de la diaspora. Et depuis lors, des tentatives d'approche, de séduction et d'enrôlement vont se multiplier de tous les côtés. Le gouvernement va initier des actions allant dans le sens de la valorisation et de l’implication de la diaspora camerounaise à la stratégie nationale de développement.

Avant le vote du budget 2009, le premier ministre de l’époque - Thomas Ephraïm Inoni, déclare aux députés à l’hémicycle de Ngoa-Ekellé sa volonté d’instituer au Cameroun une Journée ou une Semaine de la diaspora. Henri Eyébé Ayissi, toujours lui, déclare à la représentation nationale son intention de pousser les membres de la diaspora à orienter leur aide financière vers des projets d'investissement plutôt qu'aux besoins de consommation. Puis, plus rien.

En 2010, pendant qu’il est déplacement en France pour la 36ème Conférence de l’Unesco, Henri Eyébé Ayissi, alors ministre des Relations extérieures, rencontre la diaspora camerounaise à l’ambassade du Cameroun en France pour lui .affirmer le rôle essentiel qui lui revient dans le développement du Cameroun, l’invitant ainsi à s’impliquer davantage dans les affaires camerounaises. Le 17 mars de la même année 2010, Eyébé Ayissi fait une sorte d’exposé sur la nécessité d’une «mobilisation patriotique de la diaspora camerounaise ».

Conscient du fait que les Camerounais de l’étrangerpeuvent être une solution à la raréfaction des flux d’aide publique au développement. Car disposant d’atouts incontestables et divers pouvant être capitalisés au service du développement politique, économique, social et culturel du Cameroun, et au développement d’une image positive de leur pays à l’extérieur.

Album des initiatives

En ce moment, le Cameroun compte environ 4 millions de ses ressortissants disséminés de par le monde. Et le montant des envois de fonds déclarés que reçoit le Cameroun de sa diaspora est estimé à 148 millions de dollars en 2010, selon les économistes. Par la suite, plusieurs départements ministériels - Emploi et Formation professionnelle, Eau et Energie, Agriculture et Développement rural, Jeunesse et Education civique, Enseignement supérieur, prennent part au Forum des compétences de la diaspora camerounaise - Davoc 2009, organisé, du 23 au 25 juillet 2009 à Lyon en France.

Du 25 au 27 mai 2010, le ministère du Commerce envisage d’organiser à Yaoundé un Forum économique et commercial avec la diaspora. Aucune trace, aucune visibilité, aucun bilan. Aujourd’hui, l’on remet cela, à travers un énième forum baptisé Fodias 2017 qui se tiendra du 28 au 30 juin 2017 au palais des congrès de Yaoundé, sous le thème «Le Cameroun et sa diaspora: agir ensemble pour le développement de la nation». Il va s’agir, fait croire le ministre Lejeune Mbella Mbella des Relations extérieures, de «créer une plateforme d’échanges pratiques, axée sur la concrétisation au Cameroun, des projets dont les membres de notre diaspora sont des promoteurs».

En face, Les Camerounais de l’extérieur y perçoivent une volonté du régime de Paul Biya, à travers ses deux branches que sont le gouvernement camerounais et le RDPC, d'avoir une mainmise sur eux. Pour le moins, les pouvoirs publics espèrent créer au soir du 30 juin 2017, un Comité conjoint de suivi et d’évaluation de la mise en oeuvre des projets collectés, la mise en oeuvre d’un cadre de dialogue permanent entre le gouvernement et sa diaspora, une plus grande implication de cette diaspora au développement local et la constitution d’un fichier de toutes les compétences dans tous les domaines possibles des plus de 5 millions de Camerounais établis à l’étranger.