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Opinions of Wednesday, 31 January 2018

Auteur: Éric Dikoumé

Election 2018: voici pourquoi un Anglophone ne peut pas battre Biya

Paul Biya devrait se présenter au prochain scrutin présidentiel de 2018 Paul Biya devrait se présenter au prochain scrutin présidentiel de 2018

La dernière fois, j’ai essayé avec mes lacunes de montrer comment les entrepreneurs politiques de l’opposition, sans prise en considération de l’atout «Grand-Nord», ne pouvaient inquiéter Paul Biya à la prochaine élection présidentielle. Que Paul Biya allait les «rosser» aller-retour, les traîner dans la rigole comme des malpropres. Même pas besoin de frauder. Mais comme la fraude est consubstantielle au Rdpc…

Je sais que vous n’allez pas aimer ce que je vais encore dire, mais aucun candidat originaire des régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, quel que soit son programme politique (Akere Muna), quel que soit sa jeunesse et les charmes qui vont avec (potentiellement Joshua Oshi) ne pourra gagner la prochaine élection présidentielle.

Vous savez-vous même qu’une partie importante de l’électorat est constituée de «francophones» et qu’en dehors de quelques-uns, lucides ou intellectuels selon et qui vont dire ici qu’ils pourront voter pour eux, le gros des «francophones» est persuadé que tout ressortissant des régions anglophones, une fois confortablement assis à Etoudi, rebattra les cartes, chamboulera le pays, lentement ou rapidement peu importe. Dans l’esprit de nombreux «francophones», redistribuer les cartes ne signifie ni plus ni moins que la perte de leurs avantages, réels ou imaginaires.

Qu’est-ce qu’ils vont apporter dans la cagnotte électorale, les candidats anglophones ? Pratiquement rien ! Entre nous, est-ce que les élections ne sont pas compromises dans les deux régions anglophones ? Entre mots d’ordre, appels au boycott et autres, le taux de participation sera assurément très faible et va pénaliser en premier les candidats «anglophones».

Ayons la lucidité de dire à Akere Muna, Joshua Oshi et à tous ces candidats «anglophones» que si c’est l’alternance qu’ils recherchent, qu’ils fassent preuve de grandeur en recherchant le rassemblement autour d’une candidature «francophone» sérieuse. Qu’ils misent sur un «francophone» ouvert, moderne, qui pourra rassurer les siens et faire avaler par la suite les indispensables réformes au pays si tel est son intérêt.

Coupez-moi seulement la tête, mais je dis seulement non. N’est-ce pas nous sommes sur les réseaux sociaux ? Je dis. Ce candidat «francophone», cherchez-le partout, mais ca ne peut pas être Maurice Kamto. Vous savez vous même, dans votre fort intérieur, que si les «francophones» se méfient des «anglophones» à Etoudi, à l’intérieur de cette coquille dénommée «francophone», la méfiance à l’égard du «Bamiléké» n’est pas moindre. Le dire ne fait pas de moi un tribaliste. Mais telle est la triste réalité, de mon point de vue !

Ceux qui réfléchissent pour la conquête du pouvoir doivent seulement admettre que quel que soit le processus démocratique, transparent ou pas, ce pays n’est pas encore MUR pour accueillir à Etoudi un «anglophone» ou que chez les «francophones» y accède un «Bamiléké». Ils vont inéluctablement y arriver un jour, mais pas demain. Vous allez m’insulter, mais la politique au Cameroun, c’est vraiment la folie.

Sachez que le Cameroun ne se limite pas seulement à ceux qui ont un Smartphone ou un ordinateur comme vous et moi. Ce pays est plus vaste que la superficie de nos écrans, peuplé et complexe.