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Diasporia News of Thursday, 4 November 2021

Source: La Nouvelle Expression

Crise anglophone : quel espoir avec la réunion de Toronto ?

En vue d’œuvrer pour un retour à la paix au Nord-ouest et au Sud-ouest du Cameroun, des acteurs de la société civile réunis autour de la Coalition For Dialogue and Négociations ont échangé sur la question il y a quelques jours à Toronto au Canada.

Des résolutions ont été prises. Sauf que l’on se demande si cette initiative va porter ses fruits au regard de certains analyses des observateurs avertis et surtout quand on sait que les efforts fournis par Christian Cardinal Tumi de regrettée mémoire pour la tenue de la Conférence Générale Anglophone s’étaient toujours heurtés à l’indifférence du gouvernement à apporter son adhésion Des acteurs de la société civile camerounaise se sont retrouvés à Toronto, dans l’optique de susciter une médiation internationale pour l’arrêt des hostilités dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.

Selon notre confrère Mutations, en l’absence d’une position officielle du gouvernement ou d’une autorité, des pourparlers ont eu lieu les 28 octobre 2021 à Toronto au Canada, en vue de la pacification du Noso. Selon la même source d’après un communiqué de la Coalition pour le dialogue et les négociations(CDN), cette rencontre a réuni «Les délégués représentant plus de 30 organisations clés de la société civile de première ligne du “Southern Cameroon” (Cameroun méridional) (…) pour la retraite du leadership du “Southern Cameroon’’».

Nous apprenons qu’au cours des prochains jours, les délégués vont explorer «les options pour faciliter la convergence stratégique» en se concentrant sur certains les piliers. Il s’agit «des mécanismes pour favoriser les négociations internes et faire avancer le dialogue au sein de la direction de la lutte; une position éclairée sur l’éducation, l’aide/accès humanitaire et la protection des droits de l’homme; un cadre et des principes directeur pour la négociation ; principes directeurs pour la médiation internationale: évaluer l’espace

géopolitique régional et mondial actuel, suggérer un cadre pour un processus de médiation internationale crédible et garanti, et sur la base du cadre suggéré, développer une position pour la médiation internationale».

Créée d’urgence en novembre 2019 à cause de l’enlisement de la guerre civile, la CDN est une organisation non gouvernementale internationale basée aux États-Unis dont le but est de faciliter le dialogue et de rechercher une résolution négociée et la fin du conflit armé dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun.

Pour remplir ses missions, elle use de trois principales méthodes. «Pression internationale en faveur d’un cessez-le-feu-campagne agressive pour forcer un cessez-le-feu négocié; engagement international pour mettre fin au conflit-travailler avec les gouvernements et les organisations intergouvemementales en tant que facilitateurs pour amener les parties belligérantes au dialogue et convenir de mettre fin à la guerre civile; dialoguer avec les parties prenantes internationales et locales pour la consolidation de la paix».

Par ailleurs, si elle est formelle, la CDN se rapproche de la “Ail Anglophones Conference” souhaité par le Cardinal Christian Tumi de regrettée mémoire. Alors va-t-elle réussir à faire revenir la paix au Cameroun quand on sait que c’était également le souhait de la Ail Anglophone Conference mais dont le gouvernement n’a réellement jamais œuvré pour permettre officiellement à la Conférence Générale Anglophone de se tenir ?

Une bonne initiative de la CDN mais une mauvaise approche

En outre, la CDN va-t-elle atteindre son objectif quand on sait que d’après certains observateurs avertis au rang desquels Joe Dinga Pefok, les échangés de Toronto ne changeront pas la situation dans le Noso. Dans ses écrits à_ce sujet, ce dernier donne ses raisons.

Il écrit que les organisateurs de la retraite de Toronto, contrairement à des réunions similaires qui ont été organisées pour essayer de trouver des solutions pour mettre fin à l’escalade de la crise anglophone, «ont mis en place une équipe de communication et de propagande intelligente pour l’événement. Mais non seulement les agents de communication et de propagande ont informé le public de la retraite via les réseaux sociaux, mais ils ont également joué les spin-dators pour tenter de manipuler l’opinion publique ou même d’induire le public en erreur, sur l’événement, dans le but de le faire paraître plus grandiose qu’elle ne l’était en réalité». Par exemple, dit-il, il y a d’abord eu «la désinformation que tous les groupes séparatistes seraient présents.

Cela a induit en erreur de nombreux organes de presse au Cameroun en rapportant initialement que la retraite de Toronto était suivie par tous les groupes séparatistes armés. Puis, lorsqu’il est devenu évident que certains grands groupes séparatistes armés avaient boycotté la retraite, les spécialistes du spin se sont mis au travail pour tenter de minimiser l’impact de l’absence de ces mouvements séparatistes».

Ce citoyen poursuit en ce sens qu’il a également été question de «la participation des représentants de trois pays membres du G7 à la retraite, comme s’ils étaient délégués par le G7. Il a également été question d’une centaine de dirigeants du Sud-Cameroun du Cameroun et du monde entier qui devraient assister à la retraite”.

La retraite de Toronto organisée par CDN a également été présentée comme la toute première rencontre à réunir des mouvements séparatistes, des groupes de la société civile anglophone et des chefs religieux depuis le début de la crise anglophone il y a cinq ans». Toutes choses qui font dire à, l’auteur que l’approche de la CDN a été mauvaise.