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Actualités of Friday, 21 January 2022

Source: www.camerounweb.com

Can 2022 : des policiers accusent leur chef de détourner leurs primes

Honneur et fidelité Honneur et fidelité

Plusieurs policiers ont déploré le détournement des primes


Ils ont peur des représailles


Les montants diffèrent en fonction des postes de police


Des policiers exerçant dans le cadre de la sécurisation de la Can se plaignent de plusieurs abus. Certains d’eux servant dans le cadre de la 33e édition en cours de la Coupe d’Afrique des Nations, la CAN au Cameroun, ont dénoncé le fait que leurs supérieurs empochent les salaires des heures supplémentaires et d’autres avantages qui leur sont dus.

Sous couvert d’anonymat, ils ont fait des confidences, par crainte d’être sanctionnés par la hiérarchie. Un policier a affirmé que « je fais des heures supplémentaires au moins trois jours par semaine, pour rétablir la loi et l’ordre, mais les avantages qui me sont alloués par l’État, ainsi qu’à mes camarades sont détournés et finissent dans les poches des supérieurs ».


Un autre a affirmé que la était pire pour les agents de sécurité travaillant à Yaoundé, la capitale du pays.

« Nous faisons face à de nombreux défis. Nous ne sommes pas satisfaits. Notre hiérarchie nous donne de l’argent, mais certains officiers supérieurs le coupent et nous donnent des cacahuètes. Parfois, nous ne voyons même pas l’argent », a déploré un policier basé à Yaoundé.

Le même officier a précisé que les quatre postes de police centraux de la capitale décident quoi payer à leurs agents. « Quand il arrive même qu’on vous donne le perdiem. C’est chaque commissaire qui décide ce qu’il vous donne en fonction de ses humeurs. On reçoit des montants qui n’ont rien à voir avec ce qui nous a été alloué. C’est ce qui fait que plusieurs policiers bâclent le travail », confie-t-il.

"... Nous travaillons jour et nuit. L’argent que la CAF leur a envoyé pour nous le donner, ils l’ont quand même coupé. Vous verrez un inspecteur de police à Yaoundé qui a signé 20 000 FCFA et un autre, 14 000 FCFA ou 16 000 FCFA. Les montants varient bien que ce ne soit pas censé être ainsi », a déploré l’officier.« Ceci, déclara-t-il, «


Les histoires d’officiers supérieurs exploitant des subordonnés ou les privant parfois carrément de leurs avantages ne sont pas nouvelles au Cameroun.

Un inspecteur de police a fait remarquer que : « C’est un acte criminel qui a eu lieu et maintenant ils exagèrent. Parfois, vous travaillez et ils prennent ce qu’ils devraient vous donner et gardent pour eux-mêmes parce qu’ils savent que vous ne pouvez rien faire ou dire... »

Des préoccupations similaires se sont faites entendre dans plusieurs parties du pays. Par endroit cela s’est transformé en rixe entre les éléments et leur hiérarchie. Des éléments sont même allés jusqu’à ouvrir le feu sur leur supérieur. On se souvient de cet élément de la Garde présidentiel qui avait ouvert le feu sur le cortège présidentiel. Arrêté, le soldat avait déploré le fait qu’il ne recoit pas ses primes. Un autre policier en service à Buea, dans la région troublée du Sud-Ouest, a déclaré qu’ils continuaient à subir un traitement inapproprié de la part de leurs supérieurs.

« Pendant plus de cinq ans, nous n’avons pas reçu d’uniformes. L’argent de la CAN que Yaoundé a envoyé, notre délégué régional en charge de la sécurité publique vient de décider de son propre chef et a divisé l’argent en deux... » a-t-il déclaré.

Selon ledit officier, ces pratiques ne motivent pas et fragilise l’esprit des forces sur le terrain et, dans une certaine mesure, contribuent à prolonger le conflit armé.

« ... les supérieurs ne font que gagner de l’argent et nous, les éléments, souffrons et c’est pourquoi certains ne font pas leur travail professionnellement... » a-t-il ajouté.

La police camerounaise, rappelons-le, a été à l’honneur pour toutes les mauvaises raisons au cours des dernières années.

De l’extorsion à la torture, en passant par les arrestations arbitraires, les détentions et autres violations des droits humains, la liste est interminable. Dans la plupart des cas, ces actes ont été filmés, mais aucune punition n’a été infligée. Malgré de multiples appels et protestations, les autorités n’ont pas fait grand-chose ou rien pour rétablir l’ordre et la discipline dans le corps.
Ces derniers temps, le délégué général à la sécurité nationale au Cameroun, Martin Mbarga Nguelle, a dû prendre quelques rares mesures pour sanctionner certains officiers.

Mais le patron de la police n’a pas encore réagi aux allégations de détournement massif des avantages destinés aux éléments assurant l’ordre dans le tournoi de la CAN en cours.