Vous-êtes ici: AccueilActualités2022 01 20Article 637570

Actualités of Thursday, 20 January 2022

Source: Bougna

Cameroun : l’inégale répartition des routes plombe le développement

Déficit infrastructurel Déficit infrastructurel

Le Cameroun est divisé en 10 régions. Mais la répartition des infrastructures de développement dans ces régions est inégale. Ce qui a pour conséquence directe de plomber le développement économique. En général le Cameroun connait un niveau d’enclavement routier très elevé. Les régions comme celle de l’Est connait un niveau de bitumage de 3.23% de routes. La région du Centre qui connait le niveau de bitumage le plus élevé présente moins de 20% de routes bitumées. Camerounweb.com vous propose un l’article écrit par Frégist Bertrand Tchouta, le directeur de publication de Bougna.

Ce graphique réalisé pour vous par BOUGNA, en exploitant des données collectées au Ministère des Travaux Publics (MINTP) présente clairement le déficit en infrastructures routières de qualité dans les 10 régions du Cameroun. Le graphique confirme le niveau de désenclavement élevé de la région de l’Est. Sur un linéaire total de 22 132,19 kilomètres, seulement 715,40 km de routes (soit 3,23 %) sont bitumées. Selon les données que nous avons pu collecter, seulement 96,30 km de routes sont en cours de bitumage. Ceci ne devrait malheureusement pas permettre de porter le linéaire des routes bitumées au-dessus de la barre des 5%.

Capitales

Avec 2016,68 kilomètres de routes bitumés, la région du Centre est la région la mieux lotie du Cameroun. Un statut qu’elle tient grâce à Yaoundé, capitale politique, et aux projets de développement des infrastructures routières (voiries urbaines, etc.).

En croisant nos données, on constate que le Centre, qui est le nom de baptême de la région n’est pas donné de manière fortuite. La région est aussi au Centre (au cœur) du réseau des routes nationales. A elle seule, elle compte 1 104,01 km de routes nationales, le réseau le plus élevé du pays. Soit 19,41% de toutes les routes nationales du pays devant les régions du Sud (930,62 km de routes bitumées), l’Adamaoua (636,59 km), et l’Extrême-Nord (607,64 km).

La région du Centre compte aussi le premier réseau de routes régionales bitumées (418,95 kilomètres) devant la région de l’Ouest (314,89 kilomètres de routes régionales bitumées), et la région du Littoral (276,90 km). Enfin, la région du Centre compte le 2e réseau de routes communales bitumées (433,72 km), derrière la région du Littoral (488,45 kilomètres de routes communales bitumées).

Contrairement à la région du Centre, la région du Littoral ne tire pas vraiment profit de la ville de Douala, pourtant poumon économique du Cameroun. Avec seulement 1 097,60 km de routes bitumées, elle apparaît au troisième rang, derrière la région du Sud, deuxième avec (1 351,17 km).

Crise anglophone

Le graphique confirme l’impact de la crise anglophone sur les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Dans le nord-Ouest par exemple, seulement 476,28 kilomètres de routes sont bitumées sur un linéaire total de 10851,81 (soit 4,38%). Au niveau des routes nationales, c’est la région la moins bitumée du Cameroun (seulement 238,95 km). Une analyse plus poussée des données montre que seulement 11,83% de routes régionales sont bitumées, et 1,69% du réseau des routes communales est bitumé.

La région du Sud-Ouest s’en sort mieux que sa sœur « anglophone », mais accuse un grand retard. Sur les 5 452,87 km de linaire total, 623,56 kilomètres de routes sont bitumées (soit environ 11,43%). Elle compte 49,16% de son linéaire de routes nationales bitumées, mais arrive en avant-dernière position dans le classement des routes régionales bitumes (avec seulement 2,82% du linéaire).

Pour réduire le déficit en infrastructures routières dans les régions anglophones, le Ministère des Travaux Publics envisage de relancer les chantiers abandonnés ou arrêtés du fait de la crise anglophone. C’est le cas par exemple de la route Babadjou-Matazem (lot 1 de la route Babadjou-Bamenda), qui devrait bénéficier des travaux de réhabilitation.

C’est le cas aussi de la route Bamenda-Bambili (9,6 km) qui fera l’objet de travaux d’entretien. Enfin, la Ring Road en 4 lots (280 km) ; la route Nfaitock-Mamfe, lot 2 de la route Kumba-Mamfé (119,5 km) ; et la deuxième voie d'accès à Bamenda Town (20 km), dont les travaux de construction sont réalisés dans le volet PLANUT, connaîtrons une avancée notoire.