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Opinions of Thursday, 12 October 2017

Auteur: camer.be

Brenda Biya et Akéré Muna sur le banc des accusés

Il leur serait reproché un délit de patronyme selon l'auteur de cette analyse Il leur serait reproché un délit de patronyme selon l'auteur de cette analyse

Brenda biya et Akere Muna sont sur sellette, sommés de se justifier. Ils doivent affronter le tribunal impitoyable de l’opinion non pour avoir commis un délit punissable par les lois de la République.

On ne leur reproche non plus d’avoir pris des libertés avec les règles de la morale et de la religion. Nos deux compatriotes dont bien de choses séparent notamment l’âge sont mis en cause pour un délit d’un genre particulier, Le délit de la bonne naissance. Les procureurs de l’opinion les accusent d’être fils et fille de… Oui les deux sont comme Il se disait aux temps des classiques, de bonne extraction sociale. Brenda est la fille d’un chef d’Etat. Akere Muna est le fils d’un ancien premier ministre anglophone du Cameroun fédéral…

Voilà ce qui leur vaut aujourd’hui des attaques haineuses inspirées tantôt les ressentis élémentaires tantôt par la politique politicienne. Mais que leur reproche-t-on au juste ? Ils auraient tort à écouter les procureurs de l’opinion de postuler pour des opportunités pourtant ouvertes à tous les camerounais. Il est reproché à Brenda sa candidature à l’examen d’entrée à l’ENAM au motif qu’elle serait privilégiée par sa naissance. Les personnes qui entretiennent cette controverse sont persuadées qu’il est tout simplement impossible qu’elle échoue à cet examen.

Elles sont convaincues que la jeune fille bénéficiera d’un traitement complaisant. On pense qu’elle sera favorisée par les responsables de l’école d’administration même si ces derniers n’ont reçu aucune consigne, parce qu’on ne fait pas échouer la fille du patron. Ce procès est injuste à plus d’un titre. Il suggère à la république de punir une gamine du fait des fonctions de son père. Ce procès invite à discriminer les individus du fait de leur statut dans l’échelle sociale. Il enferme l’individu dans son origine sociale et familiale et oblige ce dernier à se justifier sur les fonctions de ses parents. Il fait de la bonne naissance un délit.

Il se pourrait bien que Brenda Biya soit favorisée. Le favoritisme est une plaie dans le fonctionnement de nos sociétés. Il serait souhaitable qu’il soit combattu. Mais comment ? Est-ce en interdisant aux fils et filles de bonnes familles l’accès aux grandes écoles ? On peut œuvrer pour faire reculer le favoritisme mais ne nous faisons pas beaucoup d’illusions.

On ne pourra jamais abolir cet état des choses à moins de vouloir précipiter la société dans le néant d’un apocalypse appelé <>. Une grande enquête menée par des canadiens a démontré que 71% des postes à pourvoir sur la planète ne seront annoncés. Les personnes qui les auront, seront des personnes qui ont des relations. Ce phénomène porte un nom, le favoritisme.

Akere Muna est lui aussi l’objet d’un procès au motif de la bonne naissance. On lui a d’abord reproché de vouloir se positionner comme un ambassadeur de la cause anglophone. On lui rappelle à cet effet la participation de son père dans les multiples combinaisons de notre histoire sans qu’on ne parvienne à mentionner clairement les forfaits de ce dernier. . Existe-il un péché dans le seul fait d’avoir travaillé pour les régimes successifs du Cameroun ?

L’émission cartes sur table organisait un débat en la date du 10 Octobre 2017. Le thème de l’émission portait sur la candidature d’Akere Muna.Ce débat fut un ahurissant moment de démolition et de dénigrement. Maître Pensy prend la parole et nous explique que le père d’Akere était ministre des travaux publics au Nigeria. Et s’interdit de rappeler le contexte. La référence au Nigéria a tout son sens. Maître Pensy oublie cependant de préciser que le père d’Akere Muna fut aussi président de l’assemblée nationale du Cameroun.

Quand Maître Kengoum a pris la parole la machine à salir est devenue folle. L’avocat Kengoum multiplie des accusations sur des détournements qu’il attribue à Akere Muna au sein du barreau. Son collègue maître pensy lui rappelle qu’il est sur le terrain de la diffamation. Après Kengoum ressurgit et reproche à son collègue Akere, tour à tour d’avoir travaillé pour Transparency international au moment où le Cameroun fut désigné comme le pays le plus corrompu au monde.

Il lui reproche d’avoir travaillé pour le gouvernement du Cameroun dans des affaires où des honoraires étaient faramineux, d’avoir sillonné des ambassades pour dénigrer Paul Biya. Il nous explique au passage que Paul Biya est le seul Candidat qui ne dénigre personne. Chaque Camerounais pourra se faire une opinion personnelle sur ce type de propos venant d’un individu qu’on présente abusivement comme appartenant à la société civile.

La référence à la famille , aux fonctions passées du père est devenue un argument classique pour discréditer Akere Muna et par ce truchement affaiblir la cause anglophone.Même le très honnête et objectif Basseck ba kobhio s’est laissé prendre au jeu dans l’émission Club d’Elite en soutenant qu’on ne pouvait pas faire l’économie des responsabilités parentales.

Lorsqu’on cherche à nous convaincre que la crise anglophone ne serait qu’une invention des élites, on regarde d’abord du côté de la famille Muna et on regarde beaucoup Akere Muna. Des journalistes proches du pouvoir élaguaient très récemment que l’homme aurait reçu des terres dans un arrangement entre les aristocraties francophones et anglophones. Cette information n’a jamais fait l’objet d’un début de démonstration.

La candidature annoncée d’Akere Muna à la présidence de la république n’a fait que relancer la grande machine à calomnier, à désinformer, à discréditer dont l’ancien bâtonnier des avocats est victime.

Un journaliste de Vision 4 une chaîne proche du pouvoir disait , les masques commencent à tomber. On se demande bien pourquoi la candidature d’Akere Muna crée autant de panique dans la maison RDPC ?