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Opinions of Saturday, 5 November 2016

Auteur: camer.be

34 du renouveau: A quand la fin de la recréation ?

Photo d`archive utilisée juste à titre d`illustration Photo d`archive utilisée juste à titre d`illustration

Depuis le 6 novembre 1982, nous avons toujours un pincement au coeur lorsqu'il faut parler du Cameroun...Pas de miracle économique, pas de joie dans les visages. L'on se couche le soir avec un oeil fermé avec la peur d'être surpris par des brigands en pleine nuit. 

Déjà 34 ans que la corruption règne en maîtresse absolue. Le peuple vit dans une atmosphère de peur, de suspicion et de découragement.Le Cameroun aujourd’hui, est orphelin d’avenir par la seule faute d’une seule personne nommée Biya Paul. 

En 34 ans de pouvoir, nous avons assisté au Cameroun à l'aggravation imprescriptible de la déliquescence de la société et de l’Etat.C’est une pratique que dans une dictature obsédée par l’organisation de sa façade, l’étendue des dégâts qu’elle occasionne à une société ne se mesure qu’après sa chute. Mais même avec tout le souci que met le dictateur à soigner cette façade, l’étendue des dégâts de sa politique hasardeuse au Cameroun, se voit comme le soleil à travers le fameux tamis percé de notre proverbe bien connu. 

La société, bâillonnée et qui ne peut exploser à cause de la chape de plomb policière qui la recouvre implose. Crimes, vols, divorces, suicides, sauve- qui -peut des jeunes à l’étranger, sont en constante progression dans le pays. 

Mais c’est l’étendue de la misère psychologique des Camerounais qui fait aujourd’hui le plus mal : haine de soi et de l’autre, mépris du pays et de l’Etat, abattement, découragement, cynisme et opportunisme .Voilà les fruits amers de la dictature de M. Biya et c’est avec eux que nous construisons nos rapports sociaux à ce jour au Cameroun. 

Ajoutons à cela deux autre ingrédients qui vont nous permettre de faire le lien avec la déliquescence de l’Etat : la démission collective de tout effort visant le bien général et la corruption à tous les étages …l’exemple venant de là où il n’aurait dû jamais venir. En somme, M. Biya a entraîné le naufrage des valeurs comme l’honnêteté, le travail ou la vérité au Cameroun. Peu de Camerounais sont conscients du retentissement catastrophique des attitudes et comportements induits par ce climat délétère sur les systèmes de services complexes qui régissent la nation, et qui se délitent rapidement s’ils ne sont constamment entretenus et réformés. 

Peu sont en mesure d’imaginer dans quel état de délabrement nous trouverons un jour l’administration, le système judiciaire, le système éducatif, le système de soins, le système bancaire après M. Biya. 

Je ne parle pas de l’état du système sécuritaire avec ses nombreuses dérives et ses innombrables cohortes de ‘’ miliciens’’ qu’il faudra recycler dans des activités procurant plus de dignité aux personnes et de biens réels au pays. 

Le système qu'incarne M. Biya produit chaque jour les fruits attendus de la destruction du pays: pas d'écoles fiables, pas d'hôpitaux de références, pas de chemin de fer, pas de route, pas d’eau potable, pas d’électricité, chômage, vie chère, dégradation du pouvoir d'achat, pas de salaires édifiants, le franc CFA est devenu rare entre les mains des Camerounais mais pilule entre les mains du clan au pouvoir et quelques mendiants tous membres du RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais), parti au pouvoir 

Comment ne pas être frappé par le nombre croissant de Camerounais candidats à l’exil pour fuir la misère car au Cameroun, où, M. Biya a fait de la devise du Cameroun « Tout pour M. Biya et son clan ! Rien pour le peuple » A-t-on le droit de feindre d’ignorer ce que cela révèle. Ce que cela présage ? 

Il est temps que cette arlésienne de la politique camerounaise finisse par se montrer au lieu de pérorer simplement sur Internet ou entre quatre murs pour des conférences publiques unitiles(Au Cameroun ou à l’Etranger). Encore une fois, il y va de l’avenir du pays et tout autant de celui de la classe politique actuelle. Ceci passe par la sortie des acteurs politiques de la capitale, des salles de réunion et de l’Internet, pour aller sur le terrain, sur les marchés, autour de quelques rares usines qu’il y a au Cameroun, dans les enceintes des universités, de façon générale dans la rue pour redonner aux Camerounais le courage des manifestations pacifiques lavant l’affront de tant d’années de silence humilié. 

« Un dictateur n'a pas de concurrent à sa taille tant que le peuple ne relève pas le défi. » affirmait François Mitterrand. Ne suivez pas les fanfarons de politiciens tous affamés et calculateurs qui ont accompagné Paul Biya dans sa mascarade depuis le 6 novembre 1982. Ces derniers savent que le peuple ne les pardonnera pas car, ces derniers ont signé leur mort politique. Trop, c’est trop ! 

Il nous faudra mobiliser les Camerounais à faire valoir leur droit à vivre décemment des richesses de leur pays, à lutter pour leur bien-être : défendre leur droit à la vie, à la dignité, droit à trois repas par jour, droit à une couverture maladie, droit au travail, droit à l’éducation. 

Un pays où les gens sont incapables de protester, de faire la grogne, de débrayer, parce qu’ils ont faim, parce qu’ils n’ont pas d’électricité, d’eau, parce qu'ils ont peur d'être tués par les forces de l'ordre, n’est pas un pays normal. Stop à la résignation et relevons tous ensemble le défi de la vraie démocratie au Cameroun. Il est temps de revenir aux vraies formes du combat politique pacifique mais déterminé. Il faut que les Camerounais retrouvent la fierté du combat, du défi, de l’affirmation de soi, de la grève et pourquoi pas de la grève générale un jour, des concerts de casserole, du lavage en public du drapeau souillé par la corruption de M. Biya.