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Actualités of Tuesday, 14 May 2024

Source: ECO MATIN

42,5 milliards de Fcfa : une entreprise américaine frappe fort au Cameroun

42,5 milliards de Fcfa : une entreprise américaine frappe fort au Cameroun 42,5 milliards de Fcfa : une entreprise américaine frappe fort au Cameroun

D’après une source au sein de la junior américaine Phoenix Mining, le processus de recapitalisation sera engagé juste après la restructuration en cours au sein de la société.

Au Cameroun, la société minière Geovic Cameroon (Geocam), filiale de la juniore américaine Phoenix Mining, s’apprête à relancer ses activités sur le site d’exploitation du gisement de cobalt-nickel-manganèse de Nkamouna, située dans la région de l'Est, tel qu'envisagé par les pouvoirs publics, au cours de l’année 2024. Cependant, d’après une source proche du dossier, la mise en exploitation de ce gisement par cette entreprise camerounaise nécessite au préalable la restructuration de Geocam à travers notamment l’assainissement de ses comptes et des audits internes.

En effet, Geovic Mining Corp, l’ancien actionnaire majoritaire de Geovic Cameroon avec 60,5% de parts et détentrice du permis d’exploitation du gisement depuis 2003, a été incapable de conduire l'exploitation de ce gisement faute de financements, et a dû céder ses actifs à Phoenix Mining 13 ans plus tard afin de conduire à terme le projet. Pour ce faire, les nouveaux actionnaires de Geocam ont prévu d’injecter de nouveaux fonds pour la recapitalisation de cette structure. Selon cette dernière, « Geovic Cameroon est dans une phase de relance qui requiert d’abord que les exercices financiers sur les dix dernières années soient bouclés par les auditeurs Deloitte et que les réunions statutaires se tiennent. La dernière réunion du comité de Direction qui a eu lieu en début mars dernier a fixé des objectifs clairs aux auditeurs. Une fois la régularisation sera faite, la société Geovic Cameroon sera recapitalisée et le travail commencera sur la construction de l’unité de production a Nkamouna », affirme-t-elle.

En détail, le processus de recapitalisation de Geovic Cameroon sera fait sur plusieurs étapes en fonction de l’évolution du projet. Pour la première phase d'exploitation, les actionnaires prévoient d’injecter « 70 millions de dollars » dans le capital de cette entreprise, soit environ 42,5 milliards de Fcfa, précise la source, sans apporter plus de précisions sur les parts de chacune des parties. Cette injection de capitaux permettra à Geocam de financer les travaux de construction et d'aménagement du site minier, ainsi que l'acquisition des équipements nécessaires à l'extraction et au traitement du cobalt. « En 2013, la société Geocam a été mise en veilleuse, les deux actionnaires n’ayant ni moyens, ni le désir de développer le projet, vu la situation de marché à l’époque (les prix du cobalt et du nickel très bas). Maintenant que le projet est en relance, il faut donc injecter les capitaux nécessaires pour le développer », martèle-t-elle. Pour l’exploitation de ce gisement, l'ancien actionnaire estimait les coûts de l'investissement à 400 millions de dollars, soit environ 243 milliards de Fcfa.

Situation entre Geovic et SNI

Il faut noter que l’exploitation du cobalt, du nickel et du manganèse à Nkamouna-Lomié, portée par Geovic Cameroon, est un projet minier de grande envergure au Cameroun. Cependant, des désaccords historique entre l'ancien actionnaire majoritaire de Geocam, l’américain Geovic Mining Corporation (60,5% de parts), et la Société nationale des investissements (SNI), qui détient 39,5 % des parts de l’entreprise, ont longtemps freiné la progression du projet selon des source au ministère des Mines. Le nœud du problème étant le règlement de la dette due par Geocam à Geovic et l'approche à prendre pour l'exploitation de la mine. D’après la source, « il est juste de dire qu’il existe de nettes différences de style et d’approches entre Geovic et SNI. C’est normal entre actionnaires d’horizons différents. Notre processus est plus entrepreneurial et de prise de décision rapide alors qu'ils ont (SNI) les contraintes d'un groupe contrôlé par l'Etat et qu'ils sont plus procéduraux. Mais nous avons travaillé pour combler cet écart. Donc pas de litige avec la SNI. Notre objectif est de produire au plus tard à la fin de l’année prochaine. Nous sommes orientés vers l'action. C'est notamment l'approche de notre président du Conseil d'administrationSam Jonah ». A date, selon nos informations un terrain d'entente aurait été trouvé entre les deux parties.

Rappelons que la mine de Nkamouna est l'un des plus importants gisements de cobalt d'Afrique. D’une teneur estimée à 68,13 millions de tonnes de minerais, la production annuelle est estimée à 13,5 tonnes de Cobalt, 3,3 tonnes de Nickel et 62800 tonnes. Il est également envisagé que la production commerciale de ce gisement devrait débuter en 2025.