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Réligion of Lundi, 18 Juin 2018

Source: L'Essentiel N°169

Eglise Evangélique: le bureau déchu s’accroche toujours

Malgré plusieurs camouflet, le bureau déchu refuse de céder. Malgré plusieurs camouflet, le bureau déchu refuse de céder.

Le verdict de la Cour d’appel du Littoral du 06 juin 2018 est un troisième camouflet que la faction du bureau élu au congrès de Ngaoundéré en avril 2017 enregistre devant les instances judiciaires. Malgré tout, elle s’accroche aux affaires.

L’ordonnance du 06 juin 2018 de la Cour d’Appel du Littoral, outre l’annulation des élections d’avril 2017 qui avaient porté le bureau conduit par le Rév. Hendje Toya, le déboute de la gestion L’Eglise Evangélique du Cameroun (EEC). Confirmant ainsi la décision du Tribunal de grande instance du Wouri sur le débat de forme qui oppose les deux parties depuis le verdict du juge de référé du 21 juillet 2017, inter- disant toute prise de fonction du bureau élu. Ce verdict a été entériné par l’ordonnance de la Cour d’Appel du 13 octobre 2017 suspendant les élections du bureau de l’EEC élu au synode général électif de Ngaoundéré du 21 avril 2018.

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Depuis lors, les deux factions, celle du bureau élu conduit par le Rév Jean Samuel Hendje Toya et celle de la faction rivale conduite par son challenger le Rév. Richard Priso Mougole, ne cessent de poursuivre leurs batailles aussi bien dans les juridictions nationales qu’auprès des pouvoirs publics et même dans les paroisses où le schisme prend chaque jour des proportions importantes. Avec des groupes de chrétiens qui ont décidé de s’auto-administrer en excluant les pasteurs dans la gestion financière. Ce qui a souvent entrainé des échauffourées au point où les autorités administratives sont souvent obligées d’aller apposer des scellés dans plusieurs paroisses.

Sursis à exécution

Face à cette situation, les chrétiens ne savent plus à quel saint se vouer. C’est pour essayer un dernier baroud d’honneur que la faction du bureau élu a donné une conférence de presse le 12 juin 2018. La presse est ainsi mise à l’index comme responsable des tensions à l’EEC. « Les fidèles sont perturbés par les messages qu’ils reçoivent ci et là des médias. Les seuls motifs probables de mécontentements à l’Église pro- viennent des médias, des réseaux sociaux et des multiples assignations à elle servies », souligne Rév. Philippe Nguete, secrétaire général de l’EEC. Ce dernier, principal conférencier va une fois de plus afficher la détermination du bureau déchu de s’accrocher aux affaires en annonçant des actions qu’il va entreprendre dans les prochains jours.

Par ailleurs, le bureau élu conduit par Rév. Hendje Toya annonce une grande consultation des chrétiens dans les prochains jours afin de se prononcer sur l’issue à prendre. Pour la faction dissidente du Rév. Priso Mougolè, le bureau déchu n’a plus ni qualité, ni légalité, ni légitimité pour parler au nom de l’EEC ou pour engager désormais cette confession religieuse. En revanche, le Bureau élu conduit par Rév. Hendje Toya maintiennent qu’il est le seul à parler au nom de l’Eglise en attendant la décision de la Cour suprême. Pour le soutenir, le président de la région synodale de la Sanaga- Maritime Rév. Francis Mbeck soutient que : « Nous allons demander un sursis en exécution pour la décision qui a été rendue le 06 juin. La loi dit qu’après pourvoi, les choses doivent demeurer en l’état. Donc nous ne sommes pas en infraction. Le bureau élu à Ngaoundéré continue à gouverner l’Eglise, sans aucun problème de légalité. »

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Les avocats de la faction dissidente réplique : « Le pourvoi à la Cour Suprême ne suspend pas l’exécution d’une décision de la Cour d’appel statuant en matière civile. Toutefois, la décision de la Cour d’appel peut être suspendue par une requête aux fins de sursis à exécution ». Le hic est que le bureau n’a pas encore fait la requête aux fins de sursis à exécution. Il ne s’est même pas encore pourvu en cassation.