Samedi 24 septembre, un homme seul affronte une foule en furie. Pancartes en mains et chants de ralliement sur les lèvres, ils se dirigent vers le domicile de l’enfant du pays. Pris dans l’étau de la propagande sécessionniste, ce dernier avance des paroles qu’il n’était visiblement pas préparé à prononcer. A Batibo, localité du Nord-Ouest, Joseph Mbah Ndam, député SDF (Social Democratic Front) et vice-président de l’Assemblée nationale, déclare sans sourciller : « Je n’irai plus à Yaoundé ».
De façon virale, l’information fait le tour des réseaux sociaux. Pour beaucoup, il s’agit là de l’annonce de sa démission étant donné l’agenda indépendantiste du 1er octobre que préparaient les sécessionnistes. En effet, depuis le début de la crise qui secoue la partie anglophone du pays, le député SDF décrie ce qu’il considère comme une gestion calamiteuse de la situation par le gouvernement. Pour les manifestants les plus ardents, cela fait de lui ipso facto un allié qui se soucie du bien-être des siens. D’où cet envoi aux cordes du ring de la contestation.
Réflexe de journaliste. Polycarpe Essomba, correspondant de Radio France internationale (Rfi) au Cameroun, contacte le député pour avoir confirmation ou non de sa démission. Joseph Mbah Ndam botte toutes les questions en touche. Ses réponses rhétoriques révèlent un certain agacement : « En quoi ça vous concerne ? (…) C’est même quoi votre problème ? En quoi c’est important par rapport à la situation du pays ? ». Le vice-président de l’Assemblée nationale n’a toujours pas démissionné de façon officielle jusqu’à ce jour.