Célestin Bedzigui qui se considère comme viceprésident de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp) vient de commettre une tribune libre dans laquelle il charge son président.
Célestin Bedzigui persiste et signe. «Tant que l’accord de fusion entre le Pal et l’Undp n’a pas été dénoncé par l’une des parties signataires en application du principe juridique du parallélisme des formes, Célestin Bedzigui est et demeure vice-président de l’Undp» écrit le concerné dans une tribune libre parvenue à la rédaction centrale du quotidien Le Messager. Cette posture tiendrait de la volonté de mettre un terme aux bruits propagés par des «sources malinspirées » précise-t-il.
Selon un communiqué de presse publié en décembre 2016, par le secrétariat national à la communication de ce parti politique, «depuis plusieurs mois, Monsieur Célestin Bedzigui intervient dans les médias en se présentant comme vice-président de l’Undp. Le secrétariat national à la communication de l’Undp informe l’opinion nationale et internationale que Monsieur Célestin Bedzigui n’est plus militant de l’Undp depuis le 7 août 2004, date de la notification à l’intéressé de la décision de la Commission de discipline du Comité central de l’Undp qui l’exclut du parti pour actes déviationnistes et refus d’appliquer les décisions prises par les organes du parti».
Pour Bedzigui, les prétentions de ceux-là qui sont infligés d’un illettrisme juridique ne peuvent prévaloir. «Depuis 2004, ils ont signé une décision non fondée en politique, ni en droit, agissant sur des statuts falsifiés». Plus loin, l’ancien directeur général des sacheries du Cameroun tance le ministre d’Etat, ministre du Tourisme et des loisirs, par ailleurs président réélu de l’Undp au cours du congrès du 25 février 2017 sur les hauteurs du Palais des Congrès de Yaoundé.
«C’est le refus de M. Bello Bouba Maïgari de se soumettre à une ordonnance du tribunal autorisant M. Bedzigui à assister au congrès de l’Undp en ses titres et qualité qui a justifié que je porte à la connaissance du public de grave manquement du respect de la Loi par un ministre de la République qui a pris le parti en otage pour ses seuls intérêts, un fait que je dénonce».
Salubrité publique
L’ex-Dg des sacheries poursuit sa diatribe en affirmant que «le Cameroun est un Etat de droit et ceux qui sont habitués à la filouterie politique à la tête de l’Undp et n’ont de la politique qu’une compréhension tribalorégionaliste, ne peuvent faire triompher leur prétention par des procédés méprisables. Ils auront à répondre devant les tribunaux, les griefs relevés étant autant d’ordre civil que criminel et pouvant même être de la compétence du Tribunal criminel spécial lorsqu’il s’agit de l’utilisation à des fins personnelles des fonds publics alloués aux partis politiques pour leur fonctionnement.
Des procédures sont déjà pendantes devant les tribunaux à cet effet… » Soutient-il sans toutefois faire mystère du sens à donner à sa bataille entre deux crocodiles du marigot politique Undp. «Notre combat actuel est un combat pour le peuple et dans l’intérêt du peuple camerounais qui se voit dépouiller de tout espoir de changement par ces hommes politiques qui l’affaiblissent irrémédiablement en travaillant à régionaliser ou à tribaliser les partis politiques, favorisant ainsi que le Rdpc demeure le seul parti d’envergure nationale.
En y ajoutant la confusion entre alliance et inféodation au Rdpc, le président de l’Undp ne cherche qu’à souscrire une assurance de son maintien au gouvernement pour son avantage personnel, sans aucun dividende en crédibilité pour le parti, mais plutôt jetant sur lui au fil des jours, l’opprobre des Camerounais. Travailler à éclairer la conscience nationale sur cette grave menace qui pèse sur l’exercice des droits politiques du peuple est une oeuvre de salubrité publique. J’invite tous les Camerounais conscients de se joindre à nous dans ce combat». Conclut Bedzigui.
Joint au téléphone mardi 7 mars 2017 aux alentours de midi, le secrétaire général de l’Undp, Pierre Flambeau Ngayap, le patron administratif du parti, par ailleurs sénateur qui se trouvait déjà à Yaoundé pour la prochaine session parlementaire du mois de mars, a estimé que «la Justice a été saisie. Ce n’est pas la peine de s’égosiller dans les colonnes de journaux avant la sentence de la Justice. Il me semble, s’agissant de la fusion entre le Pal et l’Undp qu’une nouvelle organisation a été mise en place après cette fusion avec de nouvelles règles et une nouvelle organisation.
Si le principe du droit confère le titre de vice-président à un individu sur trente ans dans le cadre de cette nouvelle organisation, la Justice nous le dira». Chaud devant !