Opinions of Friday, 5 June 2015

Auteur: cameroon-tribune.cm

Dur, dur le quotidien des Secrétaires et attachés de direction

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Entre sollicitations des usagers et instructions du patron ? la journée de travail de ces dames n’est pas toujours enviable.

Nombreux sont les citoyens qui sont revenus frustrés d’une entreprise ou d’une administration, criblant la secrétaire de tous les mots.

Réponse arrogante lorsqu’il y en a, ou silence total après justification de la visite. Les réactions de certaines de ces dames sont parfois incompréhensibles au point que beaucoup ont fini par ne plus les porter dans le cœur. Voire les détester.

Et pourtant, leur tâche n’est pas des plus aisées. Au cours de la rencontre à Yaoundé où les secrétaires de plus de dix pays d’Afrique sont réunies depuis lundi dans le cadre d’un symposium international, il s’avère qu’entre sollicitations des usagers et instructions du patron, leur journée de travail n’est pas du tout enviable.

Ouattara Fatima du Burkina Faso explique qu’il « y a des jours où le patron vous dit qu’il ne reçoit personne. Lorsqu’un usager arrive, vous êtes obligée de dire que le patron n’est pas là. Sinon, qu’allez vous faire ?

Recevoir une sanction ou être mal vue par l’usager ? La question ne se pose pas. Nous protégeons d’abord notre hiérarchie », soutient-elle. Et au-delà, elle ajoute qu’il arrive même parfois que les secrétaires soient prises en flagrant délit de mensonge.

« Pendant que vous êtes en train de dire à un visiteur que le patron n’est pas là, voilà qu’il fait irruption dans le bureau. Au lieu de vous couvrir, il reçoit la personne. Et à la sortie, l’usager vous nargue. C’est toujours une pilule difficile à avaler une ou deux fois par jour », s’insurge-t-elle.

Et ce n’est pas tout. Rachel Tiki du Cameroun a également eu sa dose de mésaventures. « J’ai été secrétaire dans une entreprise étrangère. Les usagers n’avaient pas mon temps. Ils allaient directement dans le bureau du patron. C’est quand ils ne le trouvaient pas, qu’ils revenaient vers moi.

Face à ce manque de considération, je les envoyais également balader», reconnait-elle. A l’en croire, elle pouvait subir ce genre de cas trois à quatre fois par jour. Pour une autre secrétaire venue du Sénégal, c’est son patron qui était la source de son stress.

« A mes débuts, j’ai eu un patron très difficile. Il entrait dans son bureau comme un courant d’air. Sans dire bonjour ou me laisser l’occasion de le faire. Et une fois dans le bureau, au téléphone, il me disait seulement, mademoiselle venez me voir. Dès que j’entrais, c’est lui qui demandait en premier, pourquoi ne m’avez-vous pas dit bonjour ? Et moi de lui répondre, parce que vous êtes entré sans m’accorder d’attention ».

La dame indique que les rapports avec sa hiérarchie étaient difficiles au point qu’elle était toujours de mauvaise humeur. C’est avec le temps, confie notre interlocutrice, que les deux parties ont commencé à s’entendre.

D’après Joséphine Françoise Nzengue, présidente nationale de l’Organisation des secrétaires et assistantes de direction du Cameroun (OSAD), le quotidien d’une secrétaire est loin d’être un fleuve tranquille.

Mais, il revient à la secrétaire professionnelle de résoudre ces incompréhensions sans toutefois frustrer l’usager encore moins sa hiérarchie. C’est entre autres pour cet échange d’expériences qu’elles sont réunies à Yaoundé depuis lundi.