Vendues dans des bouteilles en plastique, leur conditionnement et leur manipulation préoccupent.
Dans nos marchés les huiles dites de vrac pullulent. C'est qu'elles sont, depuis longtemps, devenues des produits de grande consommation puisque la quasi-totalité des ménagères les utilisent pour des fritures et même pour la cuisson. Selon Madeleine T., vendeuse installée de longue date au marché New-Deido, dans le 1er arrondissement, « le « vrac » est une huile très consommée par la population, avec 100F 150 ou 200 F on peut s'en procurer pour faire un repas ». Mais d'où vient cette huile, et est-elle toujours sans danger pour les consommateurs ?
Pour ce qui est de la provenance, la commerçante répond : l'huile viendrait d'une grande usine de production d'huile raffinée de la place. Madeleine T. explique : « Lorsqu'ils ont fini d'embouteiller les bouteilles avec étiquettes, ils mettent le reste dans des bidons et viennent nous les revendre. A notre tour, nous le mettons à la disposition des consommateurs à des prix très variables ».
Marie-Jo, consommatrice, choisit le vrac pour son prix, elle dont les moyens sont quelque peu limités. « Je n'ai pas trop le choix. Je peux utiliser un litre et demi en deux semaines et c'est de surcroît moins cher : 1350 F le litre et demi. Le porte-monnaie de la ménagère connaît un amaigrissement au quotidien, le pouvoir d'achat étant ce qu'il est, c'est vraiment de la débrouille ». Chantal, mère de famille, partage cet avis, bien que consciente des possibles dangers : « Il paraît que cette huile n'est pas bonne pour la santé, qu'elle serait cancérigène, mais comment faire ? Combien de familles peuvent consommer les huiles dites de bonne qualité pour la santé ? ».
En divers points de vente à Douala, CT a constaté, au vu de la manipulation qui est faite du produit, des récipients utilisés pour transvaser et des torchons employés pour s'essuyer les mains, qu'il se pose un réel problème. Pour Samuel Fotso, nutritionniste, les bidons dans lesquels sont conditionnées ces huiles végétales peuvent avoir contenu des produits chimiques dangereux pour la santé. En outre, personne ne sait d'où viennent les bouteilles d'eau minérale dans lesquelles elles sont embouteillées pour la vente au consommateur. Des préoccupations parmi d'autres.