Opinions of Wednesday, 3 February 2016

Auteur: cameroon-tribune.cm

10 idées pour tirer profit de la diaspora

Elles émanent du Centre d’analyse et de recherche du MINEPAT. L’une des pistes proposées est de créer des zones économiques spéciales pour la concentration de leurs investissements.

C’est « un plan opérationnel à résultats rapides en 10 points » que propose le Centre d’analyse et de recherche sur les politiques économiques et sociales du Cameroun (CAMERCAP-Parc) pour faire contribuer la diaspora camerounaise à l’émergence du pays.

Déjà sur le nombre de Camerounais de l’étranger, ce Centre de recherche placé sous la tutelle du ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (MINEPAT) se limite à des estimations officielles : quatre millions de Camerounais, soit 20% de la population résidente avec les grands foyers établis en priorité dans les pays voisins (Cemac et Nigeria).

Pour mettre à profit les compétences techniques et financières de cette communauté, le plan proposé en appui aux différents cadres de référence déjà existants (DSCE, stratégies sectorielles, etc.), est construit autour de quatre axes stratégiques. Plus spécifiquement, les 10 actions à mener ont déjà été identifiées

La première consiste à réaliser une cartographie des Camerounais vivant à l’étranger afin d’avoir un fichier exhaustif de la diaspora camerounaise. Par la suite, le CAMERCAP-PARC propose, pour établir un dialogue franc et permanent entre les autorités nationales et les représentants de la diaspora, de créer et rendre opérationnels les mécanismes de participation de cette diaspora à la gestion des affaires publiques au Cameroun.

Il faudrait également penser à créer un mécanisme de participation de la diaspora à l’investissement productif, par la mise en place de produits financiers spécifiques et attractifs à leur endroit et l’adoption de mesures leur accordant des parts de participation au financement et à la réalisation des projets structurants. Dans l’objectif de renforcer la participation civique et citoyenne de la diaspora, le Centre de recherche et d’analyse du MINEPAT suggère d’instaurer le principe de la double nationalité, par une réforme de la législation en vigueur sur le code de nationalité. Aussi, de maintenir ou rétablir les liens entre la diaspora et les terroirs de départ.

Côté finances, pour mobiliser les ressources de la diaspora, les idées proposées par les économistes portent sur la création des produits d’investissement spécifiques pour ces Camerounais de l’étranger, la mise en place de zones économiques spéciales pour la concentration de leurs investissements et la mobilisation de leur épargne par une émission de titres spéciaux. Enfin, il est nécessaire, selon ces chercheurs, de mettre en place une plateforme de collaboration scientifique, technique et technologique entre la diaspora et les institutions nationales. Tout comme, la promotion de la culture et les exportations camerounaises par la diaspora devraient aussi être étudiées pour améliorer la balance commerciale du pays.

Sur ce point précis, le CAMERCAP-PARC propose d’implanter 40 Kamer House (maisons du Cameroun) dans le monde. « Les mesures et actions ici contenues n’ont pas la prétention d’être le remède-miracle, ni la panacée, mais elles peuvent représenter un tremplin, un levier capable de booster notre décollage vers l’émergence une fois en synergie avec les autres politiques », conclut Barnabé Okouda, directeur exécutif du CAMERCAP-PARC dans l’avant-propos de sa note d’orientation.