Il fallait attendre un peu plus de 2 heures ce matin du 30 janvier 2016 pour voir la chanteuse K-Tino, annoncée par Lady Ponce, sur le podium du Palais Polyvalents des Sports à Yaoundé. Le public, impatient de voir arriver «la femme du peuple», était doté d’appareils photos, caméras, tablettes, portables, question de filmer ces moments qui seraient «à coup sûr inoubliables».
Pourtant, selon le quotidien Mutations, dans sa livraison de ce lundi 1er février 2016, c’est vêtue d’une ample robe noire retenue à la taille que la reine du Bikutsi apparaîtra sur scène, accompagnée de quatre danseuses, habillées de façon similaire. Aussi, dès sa première parole, K-Tino lance une litanie de prières: «Amen, Gloire à toi Seigneur Jésus, Que ton nom soit magnifié, je bénis ces lieux. Que tous ceux qui sont malades dans cette salle recouvrent la santé au sortir d’ici», lance t-elle à haute voix. La servante de Dieu priera ensuite en français et en hébreux.
Par la suite, elle entame donc sa première interprétation, une compilation de chants gospel, qui indigne plus d’un spectateur: «Je n’ai pas besoin de venir au Palais des sports pour prier. Je l’aurais fait chez moi. Nous n’avons pas payé pour assister à un concert de musique religieuse», s’indigne un spectateur, qui se presse de quitter les lieux, souligne le journal. Suite à cela, les fans hystériques lancent des youyous partout, question d’exprimer leur colère pour certains, déception pour d’autres.
Pour stopper l’hémorragie, K-Tino décide alors d’interpréter un de ses titres à succès. «Nous allons chanter ‘Ascenseur’ après. Il faut d’abord louer l’Eternel avant toutes choses», lance t-elle. Cette annonce ne retiendra pas les spectateurs indignés, relève le journal. Mais au cours de la chanson annoncée, le maigre public présent dans la salle pousse des cris de joie.
C’est ainsi que K-Tino se déchausse, retrousse sa robe au niveau des reins, laissant découvrir ses jambes nues, puis se met à danser, comme autrefois, indique le journal. Elle enchainera avec «Thermomètre» et «Bêtise». La suite du spectacle verra la diva du Bikut-si danser avec beaucoup de retenue. Elle quittera d’ailleurs la scène sans aucune autre forme de procès, y abandonnant ses danseuses, laissant un public avec un souvenir amer de ses prestations d’antan.