C’est le nombre de touristes Allemands et Polonais qui ont visité en toute quiétude, en octobre et novembre derniers, cinq des six départements que compte la région de l’Extrême-Nord : le Mayo-Danay, le Diamaré, le Mayo-Kani, le Mayo-Sava et le Mayo-Tsanaga.
D’autres touristes européens sont annoncés dans les prochains jours, selon Issa Mahamat, délégué régional du ministère du Tourisme et des Loisirs (Mintoul) de l’Extrême-Nord. Cette situation est à mettre à l’actif de nos forces de défense et de sécurité.
Avec l’appui des comités de vigilance. Du coup, la délégation régionale du Mintoul et les opérateurs économiques du secteur touristique amorcent déjà les pistes de la relance de cette activité. Dans les hôtels et les agences de voyage, où l’on peut facilement prendre le poul de la situation, l’on observe que les voyants virent progressivement au vert.
« L’Extrême-Nord est le poumon du tourisme national. Nous avons vécu une période de vaches maigres due au phénomène d’insécurité que nous connaissons. Pour l’instant, nous sommes dans une situation où nous voyons la lumière au bout du tunnel, dans la mesure où il y a des petits groupes de touristes qui viennent découvrir la région », se réjouit Norbert Stede, président régional du Syndicat patronal de l’industrie de l’hôtellerie et du tourisme.
Un témoignage édifiant, celui de cet Allemand qui vit à Maroua depuis plus de 40 ans. Il apprécie bien les efforts des populations et du gouvernement qui n’ont ménagé aucun effort pour que l’activité touristique reprenne dans la région.
Evelé Sikelnankai, comptable à l’Hôtel le Sahel à Maroua abonde dans le même sens, en affirmant que depuis quelques mois, les fréquen- tations augmentent dans son établissement. « La situation s’est nettement améliorée par rapport aux années 2014, 2015, voire 2016, période pendant laquelle nous avons touché le fond en termes de chiffre d’affaires. Depuis quelques mois, il y a une nette amélioration en ce qui concerne la clientèle », avance-t-il.
A la délégation régionale du Tourisme et des Loisirs de l’Extrême-Nord, les statistiques parlent d’elles-mêmes. Le chiffre d’affaires des opérateurs économiques dans le secteur est passé de 659 543 210 F en 2015 à 857 733 236 F en 2017. Une augmentation due au retour des visiteurs dont le nombre a progressé de 45 000 en 2015 à plus de 72 000 en 2017.
En effet, la branche hôtellerie, qui avait pris un sérieux coup avec l’insécurité transfrontalière, reprend progressivement du poil de la bête. Car, si certains établissements n’avaient pas tout simplement fermé boutique, ils avaient licencié leur personnel avec pour conséquence économique, la baisse du chiffre d’affaires.