Actualités of Thursday, 25 January 2018

Source: journalducameroun.com

Elections 2018: des cartes d’électeurs cherchent preneurs à ELECAM

Les chiffres d’Elecam ne reflètent toujours pas le potentiel d’électeurs dont dispose le Cameroun Les chiffres d’Elecam ne reflètent toujours pas le potentiel d’électeurs dont dispose le Cameroun

Malgré la recrudescence des campagnes d’enregistrement sur les listes électorales, les chiffres d’Elecam ne reflètent toujours pas le potentiel d’électeurs dont dispose le Cameroun.

Le 19 janvier dernier, le campus de l’université de Dschang a vibré au rythme d’un concert de musique donné par le groupe américain « Camille Thurman and the darrell green trio », accompagné du band camerounais « The kemit 7 ». Ce spectacle était la deuxième date du « Music and voting campus tour », une initiative de sensibilisation aux inscriptions sur les listes électorales dans différents campus universitaires du Cameroun.

Comme ce projet, de nombreuses actions citoyennes ayant pour but d’amener le plus grand nombre d’habitants à s’inscrire sur les listes électorales, ont vu le jour en ce début d’année. Elles sont motivées par le fait que de nombreux Camerounais peineraient à s’inscrire spontanément sur les listes électorales. Un constat qui se traduit dans les chiffres publiés par Elecam. En 2017, en effet, l’organe en charge des élections a affirmé que le fichier électoral comprend moins de 6,5 millions d’inscrits au total, sur un potentiel estimé à plus de 11 millions de personnes.

Sur les raisons de cette situation, Hilaire Kamga, leader politique, a une explication. « L’apathie électorale est déterminée par trois facteurs qui sont : la non-crédibilité du système électoral, la rationalité du citoyen/électeur, et la paupérisation de la population« , a-t-il confié au quotidien Le jour.

« Les citoyens sont convaincus que les résultats des élections sont connus d’avance et, par conséquent, cela ne sert à rien d’aller se prêter au jeu de la théâtralisation électorale (…), pour d’autres, la contrainte de temps que le processus d’inscription sur la liste entraîne pour certains est un temps nécessaire pour obtenir de quoi manger« .

Cartes d’électeurs attendent preneurs

Du côté d’Elecam cepedant, aucun effort n’est ménagé pour enregistrer le maximum de personnes. Lors de l’ouverture de la campagne de révision des listes électorales dans la région du Sud-Ouest, par exemple, les agents d’Elecam ont été exhortés à écumer tous les lieux de rassemblement pour sensibiliser la population.

Mme Evelyn Mukete, chef de centre régionale d’Elecam de cette région, a notamment invité lesdits agents à s’incruster dans les mariages, les funérailles et même à la sortie de l’église.

Après les enregistrements, Elecam devra également relever le défi du retrait des cartes d’électeurs. Un mois avant la clôture de la précédente opération d’inscription sur les listes électorales, l’antenne Elecam pour la région du Nord indiquait que 14 000 cartes étaient en souffrance dans les différents démembrements de l’organisation dans ladite région. Un chiffre estimé à 164 946 à l’échelle nationale à la même date.

« Nous devons être préoccupés par le retrait des cartes électorales. L’expérience des élections de 2013 nous montre que c’est une chose d’inscrire les gens, c’est une autre que les personnes inscrites aillent effectivement retirer leurs cartes« , prévenait alors Elimbi Lobe, conseiller municipal dans l’arrondissement de Douala 5ème.

En rappel, le droit de vote est réservé aux Camerounais ayant au moins 20 ans. L’unique condition à remplir pour s’inscrire est celle de présenter sa carte nationale d’identité dans un poste d’enregistrement.