La conclusion de la 1ère revue du programme appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC), qui devrait permettre au Cameroun de bénéficier d’un second décaissement de l’ordre de 65,7 milliards FCFA du Fonds monétaire international (FMI), a été reportée «à titre provisoire» à la 2ème quinzaine de décembre prochain en raison de deux critères structurels non exécutés par le pays.
Selon une déclaration rendue publique au terme d’une mission de revue de l’institution financière, bien que tous les critères de réalisation quantitatifs établis dans le programme pour fin juin 2017 ont été remplis, et que tous les repères structurels jusqu’à fin octobre ont été mis en œuvre, «deux repères qui ont été modifiés et reprogrammés» par les parties.
Les repères structurels en cause concernent l’élimination des dépenses redondantes, la publication de rapports trimestriels d’exécution du budget et la non maturation de certains projets inclus dans le budget 2018 de l’État.
Selon le FMI, les autorités ont néanmoins mis en œuvre des mesures visant à accroître les recettes, à améliorer la transparence de l’exécution du budget, à renforcer la gestion de trésorerie et à maintenir la stabilité du secteur financier.
«La croissance ralentit, principalement à cause de la baisse de la production de pétrole», avertit le FMI qui table sur une croissance de l’ordre de 3,7% en 2017, contre une projection révisée légèrement à la baisse, de 4,7 % à 4,5% une année auparavant.
Selon l’institution financière, le déficit budgétaire du Cameroun devrait diminuer comme prévu de 6,2 à 3,1 % du produit intérieur brut (PIB) en 2017, même si les recettes pétrolières seront inférieures aux prévisions, une dépréciation qui sera compensée principalement par une baisse des dépenses courantes.
La mission du FMI a ainsi souligné l’importance de continuer de limiter les nouveaux emprunts, en particulier les emprunts non concessionnels afin de préserver la viabilité de la dette, l’encours élevé d’emprunts contractés mais non décaissés à ce jour constituant «un symptôme des faiblesses qui subsistent dans la préparation et la mise en œuvre des projets, dans le contexte d’un programme ambitieux d’investissements publics».
La mission a en outre encouragé les autorités camerounaises à mettre en œuvre, «promptement», les mesures définies pour la réduction du volume desdits emprunts et accroître le taux d’exécution des projets à terme.
Le Cameroun et le FMI ont conclu, en juin dernier, un programme triennal appuyé d’une facilité élargie de crédit, d’un montant total de 390,3 milliards FCFA, avec pour conditionnalité majeure la mise en place de réformes visant à diversifier les revenus non-pétroliers.
En contrepartie, le pays doit améliorer la crédibilité et la transparence de l’exécution budgétaire, les autorités étant par ailleurs tenues de publier régulièrement des rapports liés aux réformes mises en œuvre.