Rencontrés dans leur différente compagnie, les promoteurs évoquent les raisons qui obstruent l’octroi de la reconnaissance légale d’exercer.
Sur la question de savoir comment les agences de voyage exercent sans reconnaissance l’égale, les responsables des compagnies de transports n’ont pas lésiné sur les arguments pour prendre le contre-pied du communiqué rendu public par le ministre des Transports. A l’agence La kribienne Voyage, une pile de documents signés de l’ex-ministre des Transports Robert Nkili, nous a été présentée pour indiquer la conformité légale de cette compagnie.
Dans l’une des décisions ministérielles, il est mentionné à l’article 1er, qu'il est accordé à la société La Kribienne voyage représentée par monsieur Enama Nkoulou François, une autorisation à l’exercice de la profession de gestionnaire des voyages dans ses terminaux de transport routier interurbain de voyageur à Yaoundé. De ce fait, les responsables disent exercer en toute légalité.
Pour ceux de Danay Express, la menace de fermeture des agences de voyage qui ne présenteront pas d’agrément dans les jours à venir, est une mesure dissuasive à la grève des transporteurs qui se trame, suite à la suspension de trois mois de l’agence Général Express.
« c’est une manière de dire aux responsables des agences que, comme vous voulez observer une grève, sachez que vous n’êtes même pas en règle pour exercer. Voilà le fond du problème. En 1998, notre agence a eu une autorisation d’exercer. Nous fonctionnons depuis cette date sans inquiétude.
Nous avons une licence, nous payons nos impôts, et nous n’avons jamais été notifiés d’une quelconque illégalité. Pour notre cas, c’est un malentendu. Quel serait le dossier à constituer pour qu’on nous octrois un agrément ? Si le ministère trouve que notre autorisation de 1998 est caduque, nous allons nous conformer. Nous ne pouvons pas créer une entreprise et accepter qu'on la ferme pour un papier administratif », indique André Tougoué, chef d’agence de Danay Express.
A l’issue d’un audit de conformité effectué dans la ville de Yaoundé par le ministère des Transports, il a été constaté que des compagnies de transport exercent sans agrément. Pour Edgard Alain Mebe Ngo’o, cette situation relève de la clandestinité. Une expression dont s’of- fusquent les responsables de l’agence Princesse voyage. « Nous sommes autorisés à faire du transport. Quand le ministre parle d’agrément, il s’agit d’une reconnaissance légale pour la gestion du terminal de voyage. Pour cela, le terminal doit remplir une certaine norme.
Notamment, une superficie minimum de 2000 m2. C’est la seule condition à remplir qui reste pour qu'on nous délivre l’agrément. Nous avons toutes nos pièces, à savoir, la patente, les cartes bleues, et les cartes grises. Conscient du fait que la zone qui dessert Douala n’a pas une gare routière conventionnelle, les autorités nous ont permis d’exploiter le coin de Mvan en attendant. Pour cela, chacun se débrouille à faire un point de chargement.
Nous ne sommes pas des clandestins. Nous ne pouvons pas payer la taxe publicitaire au gouvernement et prétendre être des clandestins. Nous avons un nom, un label, nous payons les impôts et nous avons une licence délivrée par le ministère de tutelle. Nous faisons un service public, que le gouvernement mette à notre disposition un site pour transporter les populations. Lorsque vous avez un site qui respecte les normes, le ministère vous octroi un agrément définitif », s’offusque Thomas Tatinkou, chef d’agence adjoint de Princesse voyage.
Courroucé par le communiqué du ministre, les responsables des syndicats du transport demandent à Edgard Alain Mebe Ngo’o de lever la mise en garde dans les brefs délais. « Nous lui donnons 14 jours pour lever cette mise en garde. S’il ne le fait pas, nous allons nous organiser autrement », indique Ernest Zéna, président de syndicat.