La taxe sur l’hébergement, instituée par la Loi des Finances 2017, pointée du doigt par le Syndicat Patronal des Industries d’Hôtellerie.
Dans ses articles 221-224 et C52 bis, la Loi des Finances 2017 institue la taxe de séjour, un nouvel impôt appliqué dans tous les établissements hôteliers depuis le 1er janvier 2017. Cette taxe institue le payement de la somme de maximale de 5000 FCFA pour chaque nuitée, vendue selon la catégorie de l’établissement hôtelier. Rendus à 6 mois plus tard, c’est un constat amer qui est fait par le Syndicat Patronal des Industries d’Hôtellerie (SPIHT).
Le taux d’occupation dans les hôtels à Douala et Yaoundé est de – 40% , comparativement à la même période l’année dernière.
Au cours d’une rencontre organisée le 7 juin dernier à Yaoundé, le SPIHT est monté au créneau pour décrier cette situation l’activité hôtelière étant déjà au plus mal. « Il devient de plus en plus difficile pour clients de payer cette taxe qui est adossée sur chaque nuitée. Ils la trouvent intolérable ou la considère comme une escroquerie. Dans certaines régions il est pratiquement impossible de collecter cette taxe du fait de la chute des recettes », explique Chantal Lewat, présidente du SPIHT.
En effet, dans le Nord-ouest et le Sud-ouest par exemple, en plus de l’application de cette taxe, les remous sociaux ajoutés à la suspension de l’internet ne pouvaient que freiner l’activité des recettes touristiques et douanières. D’où la baisse drastique des recettes et d’arriérés de salaire pour de nombreux personnels. Idem pour la partie septentrionale du pays, plombé par les exactions de la secte Boko Haram. Ce qui met à mal l’activité du fait de la diminution drastique des touristes.
Il faut dire que cette la Loi des finances 2017 est appliquée sur le plan national, dans un contexte marqué par la délinquance de l’économie touristique avec des établissements privés et public fermés et la mise au chômage technique de près de 75% des personnels.
Face à cette situation, le SPIHT demande au Gouvernement « d’associer le secteur privé à la prise des décisions qui le concernent et souhaite une concertation avec le ministère des Finances, la Direction des Impôts et notre tutelle avant la session parlementaire de novembre 2017 », dixit Chantal Lewat. Dans la même lancée, le SPIHT préconise qu’une subvention soit accordée aux opérateurs des zones sinistrées de l’Extrême-nord, de l’Est, du Nord-ouest et Sud-ouest si possible.
Notons que selon le classement mondial des destinations touristiques, le Cameroun occupe le 25e rang en Afrique et la 126e place sur l’échiquier mondial parmi 130.