Au Cameroun, le président Muhammadu Buhari a pris le chemin du retour. Le chef de l’Etat nigérian vient d’achever une visite officielle de deux jours au Cameroun. Un voyage axé principalement sur des questions sécuritaires, les deux pays étant sous la menace du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest, auparavant connu sous le nom Boko Haram.
En substance, le Cameroun et le Nigeria ont convenu dans le cadre de la coopération militaire et de la lutte contre Boko Haram d’intensifier les échanges de renseignements des états-majors. Les chefs d’Etat se sont également engagés au renforcement de la coopération sécuritaire tout le long de la frontière entre les deux pays.
Cette coopération militaire va être élargie à la surveillance de l’espace maritime où sévissent d’autres groupes armés. Pour résumer, la mutualisation des moyens sur tous les fronts a été entérinée en même temps que Paul Biya et Mahammadu Buhari ont exprimé leur soutien à la force d’intervention multinationale mixte en création.
Une force déployée au mois d’août
On connaît désormais le calendrier de déploiement de la force multinationale. Le président Buhari a nommé ce jeudi matin, depuis Yaoundé, le commandant de cette force multinationale mixte. Il s’agit du major général Iliya Abbah. Il est censé prendre son poste demain à Ndjamena dans la capitale tchadienne, le Tchad étant le pays qui hébergera l’état-major de ladite force.
Selon une source militaire camerounaise, le gros des contingents et des troupes va être déployé progressivement tout au long du mois d’août. La force comptera 10 000 hommes et sera alimentée par des pays du bassin du lac Tchad, plus le Bénin. La question du droit de poursuite, qui a opposé ces derniers mois Camerounais et Nigérians, devrait aussi être réglée dans le cadre de cette force, son mandat étant étendu sur tous les pays où elle est appelée à se déployer.
Sur le plan économique, la principale annonce a été la tenue prochaine d’un forum économique au Nigeria à Abuja. Des corridors routiers devant permettre d’intensifier les échanges entre les pays vont être construits, tout comme a été exhumé un vieux protocole d’accord jamais entré en vigueur et qui date de 1963 portant libre circulation des biens et des personnes.