Ruben Um Nyobè décédera dans le maquis le 13 septembre 1958. À l'occasion de l'anniversaire de sa disparition, Jeune Afrique vous fait revivre son discours prononcé devant l'ONU le 17 décembre 1952. En tant que secrétaire général de l'UPC, il y présenta son plan pour la décolonisation et la réunification du Cameroun.
Orateur hors pair, reconnu à la fois par ses soutiens et ses adversaires, l’itinéraire de Ruben Um Nyobè pour l’indépendance camerounaise se fit tant à la lumière du monde que dans la clandestinité.
Le 13 septembre 1958, Ruben Um Nyobè est assassiné froidement par l’armée française, près de son village natal de Boumnyebe. Celui que l’on surnomme le « Mpodol » (le porte-parole en Bassa), a plusieurs fois porté haut la cause camerounaise devant le concert des nations.
Un combat juridique et politique
Pendant dix ans, de 1948 à 1958, en tant que secrétaire général de l’Union des populations du Cameroun (UPC), Um Nyobè va s’insurger et dénoncer l’État colonial, le sort des indigènes et la collaboration entre camerounais et responsables coloniaux. Pour lui, le combat pour l’indépendance se situe sur le plan juridique et politique. Ce sera à contre-cœur, qu’Um Nyobè se résoudra à prendre le maquis, après la dissolution de l’UPC par Roland Pré, le nouveau haut-commissaire du Cameroun, le 13 juillet 1955.
Une voix à l’ONU
Entre 1952 et 1954, Um Nyobè se rend trois fois à l’ONU, non sans peine, puisque les autorités françaises tentent de multiples pressions pour l’empêcher de se procurer un visa.
Le 17 décembre 1952, devant un auditoire clairsemé, celui-ci fait un discours fondateur et remarqué, par la précision et la clairvoyance de ce à quoi il aspire pour le Cameroun.
Loin du lyrisme de certains indépendantiste du moment, Ruben Um Nyobè, fixe les conditions de l’indépendance d’un Cameroun réunifié à travers « un programme-école » de dix ans destiné à formé et préparé les futurs cadres camerounais sous la supervision des Nations unies.
Retrouvez ci-dessous l’intégralité du discours prononcé par Ruben Um Nyobè (en qualité de représentant de l’Union des populations du Cameroun) auprès de la Quatrième Commission de l’Assemblée générale de l’ONU, le 17 décembre 1952 .
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