Actualités of Monday, 9 October 2017
Source: quotidienmutations.cm
La seule évocation de la Camerounaise des eaux (Cde) met Brunot D. dans tous ses états. Indignation, courroux et ras-le-bol s’expriment sur son visage et même dans sa gestuelle. Ce client se plaint de problèmes de facturation, ou plutôt de surfacturation de la société chargée de la distribution de l’eau sur l’étendue du territoire. En effet, depuis le mois d’avril 2017, ce résidant du quartier Kondengui, à Yaoundé, observe des augmentations de mètres cubes (m3) lors de la relève sur son compteur. Et depuis trois mois, Brunot D. s’est donné pour exercice d’observer minutieusement les origines de cette surfacturation. Le constat est le même qu’en avril 2017.
Et les photographies des factures qu’il garde par devers lui en sont la preuve matérielle. « La relève de l’index du compteur au mois de juin pour la facturation du mois de juillet était de 4854 m3. Et c’est écrit sur ma facture du mois de juin. Mais lorsque celle de juillet m’est remise, je constate qu’elle a été calculée non pas avec l’index relevé (4854), mais plutôt avec 4857 ; c’est cet index qui est saisi sur ma facture. Soit une augmentation de 3m3 », explique le client insatisfait. « Lors de la remise de la facture du mois de juillet, le releveur y mentionne pour la relève de la prochaine facture l’index 4884. Mais lorsque la facture du mois d’août me parvient, j’y lis qu’elle a été calculée avec un index d’indice 4890, soit une augmentation de 6m3 », renchérit-il.
Et pour Brunot D., la supercherie de l’adjudicataire du contrat d’affermage d’eau ne se limite pas à ce niveau. Entre l’indice réel équivalent à la consommation du mois et celui qu’écrit l’agent de la Cde sur la facture, il y aurait une marge. « L’index de la facture, renseigne notre interlocuteur, est toujours supérieur à l’indice du compteur. Ce n’est pas réellement ce qui est sur le compteur. Pour la facture que l’on va me remettre à la fin de ce mois, l’agent releveur a écrit 4926 comme étant l’index, alors que sur le compteur, il était de 4918. On se demande comment cela se fait ? ».
Inefficacité
Pour trouver réparation au préjudice qui lui a été causé, Bruno D. s’est rendu à la Cde, plus précisément à l’agence d’Ekounou afin de rencontrer le chef d’agence. « Elle m’a confronté au releveur et lui a demandé d’aller relever à nouveau. Ce mois-là, je n’ai payé que l’entretien. Mais le mois d’après, on est retombé dans les mêmes travers. Par la suite, je me suis rendu jusqu’à la délégation régionale pour le Centre, le Sud et l’Est, à Yaoundé. En vain », explique ce client.
Qui est loin d’être le seul client à se plaindre. « Je suis également une victime », déclare, dépité, Valery N., client lui aussi, qui accuse la Cde de faire pire. « Il y a des compteurs qui sont déjà sur surfacturation automatique depuis des mois. Et vous payez le même montant sans être relevé », affirme-t-il. Pour cet autre client ayant requis l’anonymat et résidant au quartier éleveur, il ne s’agit pas que d’un problème de surfacturation, mais également de sous-facturation. Et cela, fait-il savoir, dure depuis près d’un an. Des facturations qui, d’après lui, ne sont pas faites objectivement.
« On paie souvent plus que nos voisins qui ont des locataires. Je le sais parce que leur compteur est placé dans notre cour, et je leur remets souvent leur facture. Toutefois, il y a des mois où nous payons moins. 900 Fcfa par exemple », relate-t-il.vPlus en détail, il rapporte que pour le mois d’août dernier, sa facture s’élevait à 10. 000 Fcfa, tandis que celles des voisins, qui partagent l’eau avec leurs locataires, était de seulement 6 000 Fcfa. Comme Bruno D, il s’est plaint auprès de l’entreprise nationale qui a essayé d’apporter des solutions ponctuelles à son problème. « La Cde a essayé de nous faire comprendre que cela est dû au fait que les agents ne relèvent pas souvent en donnant les factures ; or, on devrait exiger qu’il en soit toujours ainsi », fait savoir le jeune homme.
« Les responsables ont dit de venir souvent régler les factures en relevant les chiffres qui sont sur le compteur. Les agents releveurs nous ont montrés comment le faire. D’après eux, il y a des chiffres en rouge qu’il faut noter chaque fois ; c’est à partir de là que la prochaine facturation se fait et cela détermine la consommation », ajoute-t-il. Néanmoins, le mal demeure. Puisque par ailleurs, d’autres clients se plaignent des facturations qui sont faites lorsqu’il y a des coupures d’eau de manière récurrente, alors que le client n’a pas consommé à cette période.
Toutes nos tentatives pour nous abreuver à bonne source au sujet du problème de surfacturation chez Cde sont restées vaines. En vigueur depuis 2007 pour une durée de 10 ans, le contrat d’affermage d’eau entre l’Etat du Cameroun et la Cde ne sera pas renouvelé après son expiration le 02 mai 2018. Elle assurera du moins ce service jusqu’en septembre de la même année, le temps de transférer