La Beac veut prélever 150 milliards dans les banques

La Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) revoit ses ambitions à la hausse en lançant une opération qui vise à prélever 150 milliards de Fcfa dans les établissements de crédit de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), sur une période allant du 29 avril au 13 mai. Or, lors de la toute première émission, tenue le 9 février, la Beac avait prévu de lever 50 milliards de Fcfa auprès des établissements de crédit dans la zone Cemac, au taux de 3,50% pour une maturité de 28 jours.

Mais cette opération a été déclarée infructueuse. C’est peutêtre l’une des raisons qui a permis à la Beac d’organiser les deux autres opérations. En effet, après la hausse des taux directeurs, la suspension des opérations d’injection de liquidité et l’intensification des opérations hebdomadaires de ponction de la liquidité bancaire, les bons de carburant quant à eux représentent une arme de la banque centrale pour essayer d’assécher les banques commerciales dans les six pays Etats membres de la Cemac et restreindre l’accès au crédit, dans l’optique de réduire la part d’inflation d’origine monétaire (20%).

La maturité de ces émissions est de 28 jours, contre 14 jours seulement pour les 2ème et 3ème opérations qui suivront du 6 au 13 mai respectivement, qui seront rémunérées au taux de 2,5%. Le montant total de ces émissions sur une période de 14 jours démontre le succès inédit des bons du 22 avril dernier, souscrits à 156% pour un montant en valeur réelle de 78 milliards de Fcfa, soit 28 milliards de plus que les 50 milliards demandés par la Beac.

Ce qui témoigne de l’existence d’un surplus de liquidités bancaires dans la zone Cemac, qui est susceptible de continuer à entretenir l’inflation. Beaucoup plus dans un contexte d’augmentation des prix du carburant à la pompe dans certains pays tels que le Cameroun et le Tchad.