Actualités of Monday, 16 October 2017
Source: Le Jour
Samedi dernier, les populations de Garoua ont assisté à un spectacle d'une autre époque. Il était près de 10h quand un pickup des Ésir a déboulé à vive allure devant le siège de la Beac pour s'arrêter bruyamment à l'entrée du jardin public voisin. De son bord ont sauté 12 policiers encagoulés et les fusils d'assaut en sautoir.
Les policiers se sont rués comme un seul homme vers les bancs du jardin luxuriant. Les seuls occupants des lieux étaient une douzaine d'adolescents élèves au lycée technique de Garoua.
Sans crier gare les policiers les ont encerclés. Ils les ont ensuite rudoyés, avant de les mettre à genoux. Dans cette posture humiliante l'on pouvait voir trois des huit garçons avec la bouche ensanglantée. Après un interrogatoire sommaire, les policiers ont poussé leurs prisonniers dans le pickup entassés sous leurs bottes.
La voiture s'est ensuite ébranlée vers le commissariat. C'est seulement après le tonitruant départ de l'autorité que des langues se sont déliées.
«Des gens sont allés dénoncés ces élèves qui jouaient aux cartes dans un endroit où des gens fument parfois du chanvre indien. On leur a dit que au cours de cette partie de cartes où se jouaient des sommes dérisoires, une bagarre a éclaté et un jeune a été blessé à la tête» , a confié un témoin.