Actualités of Tuesday, 3 October 2017
Source: cameroon-info.net
D’après le ministre de la Communication, porte-parole du Gouvernement, le bilan des échauffourées de dimanche 1er octobre dernier fait état «d’une dizaine de morts chez les assaillants, dont cinq décédés lors de la tentative d’évasion massive de la prison de Kumbo, organisée par les détenus eux-mêmes».
Issa Tchiroma l’a fait savoir au le lundi 2 octobre 2017 à Yaoundé, lors d’une conférence de presse. «Il n’y a donc pas eu de proclamation de l’indépendance d’une quelconque République séparatiste le 1er octobre 2017. Ce qui veut dire que les séparatistes viennent d’échouer de la manière la plus lamentable, honteuse et pitoyable», a-t-il fait savoir.
Ci-dessous, l’intégralité des propos du ministre de la Communication, porte-parole du Gouvernement:
«Comme je le disais lors de mes deux dernières adresses sur ce sujet – et je le réitère ici : nous sommes à présent convaincus d’être en présence d’une entreprise terroriste à part entière.
Et permettez-moi à ce sujet dire un mot à l’intention de quelques voix qui ces derniers jours, semblent s’être offusquées du qualificatif ou de la qualification d’actes de nature terroriste, s’agissant des violences perpétrées par l’aile armée du mouvement sécessionniste.
Je rappelle à ceux-là, la définition suivante que le droit international donne du terrorisme : toute action […] qui a pour intention de causer la mort ou de graves blessures corporelles à des civils ou à des non-combattants, lorsque le but d'un tel acte est, de par sa nature ou son contexte, d'intimider une population, ou de forcer un gouvernement ou une organisation internationale à prendre une quelconque mesure ou à s'en abstenir.
S’agissant de la législation camerounaise, l’article 2 de la loi n°2014/028 du 23 décembre 2014 portant répression des actes de terrorisme, définit le terrorisme comme tout acte commis à titre personnel, en complicité ou en coaction, ou toute menace susceptible de causer la mort, de mettre en danger l'intégrité physique, d'occasionner des dommages corporels ou matériels, des dommages de ressources naturelles, à l'environnement ou au patrimoine culturel dans l'intention :
- d'intimider la population, de provoquer une situation de terreur ou de contraindre la victime, le gouvernement et/ou une organisation nationale ou internationale, à accomplir ou à s'abstenir d'accomplir un acte quelconque, à adopter ou à renoncer à une position particulière ou à agir selon certains principes ;
- de perturber le fonctionnement normal des services publics, la prestation de services essentiels aux populations ou de créer une situation de crise au sein des populations;
- de créer une insurrection générale dans le pays.
C’est donc en fait de ces actes dont il s’agit ici, de ceux qui les commettent, de ceux qui les commanditent ou de ceux qui s’en rendent complices.
Je rappelle qu’à chaque fois, les sécessionnistes ont non seulement annoncé et ceci de façon publique, qu’ils allaient commettre de tels actes, mais qu’ils les ont toujours revendiqués après coup, qu’ils s’en sont gargarisés à travers les médias et les réseaux sociaux et qu’ils promettent de récidiver jusqu’à la réalisation de leurs fantasmes.
C’est ainsi que suite aux prévisions de troubles de l’ordre public et de menaces contre les institutions et l’intégrité territoriale, par de nombreux messages mis en ligne à travers les organes de propagande des sécessionnistes, le Chef de l’État, Chef des Armées, et Chef suprême des Forces de Sécurité a prescrit un train de mesures, à l’effet de préserver la paix dans les deux régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.
Dans l’ensemble, le bilan des opérations menées par nos Forces de Défense et de Sécurité face aux attaques dont elles ont fait l’objet au cours de la journée du 1er octobre 2017 est positif. Nos Forces ont fait non seulement montre d’un grand professionnalisme, mais également d’une grande retenue devant de nombreux actes de provocations et d’agressions ouverts commis dans plusieurs grandes localités de ces deux Régions.
Le bilan fait état d’une dizaine de morts chez les assaillants, dont cinq décédés lors de la tentative d’évasion massive de la prison de Kumbo, organisée par les détenus eux-mêmes.
Pour ce faire, les détenus ont orchestré un départ de feu dans l’intention de brûler un pan entier du bâtiment de la prison, faire écran et prendre la poudre d’escampette. C’est alors que les gardes pénitentiaires assistés des autres Forces de Sécurité ont dû les neutraliser.
Parmi les cinq cas de décès, deux prisonniers ont trouvé la mort en se faisant piétiner dans la mêlée.
Cent trente-cinq détenus de cette prison ont gardé leur calme et sont restés sur place. Ils ont immédiatement été transférés à la Prison Centrale de Bamenda par les moyens des Forces de Défense et de Sécurité.
Du côté des Forces de Défense et de Sécurité, l’on dénombre une douzaine de blessés par balles qui ont été pris en charge par les services de la santé militaire.
En dehors des cinq prisonniers morts dans leur tentative d’évasion, les autres morts enregistrées parmi les assaillants sont survenues dans le cadre de ripostes règlementaires, suite aux tirs de tous calibres provenant des armes de guerre, de chasse et de traite, au moyen desquels les assaillants ont attaqué les Forces de Défense et de Sécurité.
De fait, des snippers embusqués, ont mis en joue et systématiquement ouvert le feu sur les éléments des Forces de Défense et de Sécurité.
C’est ainsi qu’à Etilwindi, Arrondissement de Kumba II, dans le Département de la Mémé, 2 gendarmes ont été grièvement blessés par des chevrotines. C’est dans ces circonstances qu’un des cinq assaillants tués a trouvé la mort.
À Banguem, dans le Département du Koupé Manengouba, le Commandant de la Brigade de Gendarmerie a été blessé alors qu’il allait en intervention.
L’on dénombre également des agressions très audacieuses à l’encontre des autorités administratives et militaires locales à Belo, où le véhicule du Préfet du Département du Donga Mantung a été incendié.
Dans plusieurs autres localités, des véhicules des autorités administratives ont été caillassés ou brûlés en grand nombre, ainsi que des véhicules d’intervention des Forces de Défense et de Sécurité.
Des dégâts importants des biens du domaine public ont été enregistrés (sous-préfectures, préfectures, hôpitaux, tribunaux, édifices des services régionaux et départementaux). Plusieurs campus scolaires ont été incendiés, comme au Collège « Seat of Wisdom », où l’on a enregistré un départ de feu, stoppé par les Forces de Défense et la population.
À Mamfé, plus de 400 hommes armés ont attaqué la ville en passant par le Pont Satom.
200 autres individus venant du Nigéria voisin tentaient de franchir la frontière de force à hauteur d’Ekok. Ils ont été refoulés par la Gendarmerie Nationale du côté camerounais, aidée par l’Armée nigériane postée à cet endroit côté nigérian.
Par ma voix, le Gouvernement de la République du Cameroun rend hommage aux autorités nigérianes pour cette précieuse collaboration, qui témoigne de l’excellence des relations entre nos deux pays et de la convergence de vue dans la lutte contre les séparatismes et le péril terroriste, auxquels le Cameroun et le Nigeria sont actuellement confrontés.
Je tiens à préciser d’une manière générale, que les ripostes de nos Forces de Défense sont constamment survenues suite aux tirs qu’elles ont essuyés.
Plusieurs assaillants et autres terroristes ont été interpellés. On note que parmi les personnes interpellées, se retrouvent plusieurs individus, récidivistes de ce fait, qui venaient pourtant de bénéficier de l’arrêt des poursuites récemment ordonné par le Chef de l’État.
Ces exemples aussi nombreux que non-exhaustifs démontrent à suffisance le cap désormais franchi par les sécessionnistes dont rien n’explique cette défiance à l’ordre public, sinon des ambitions anti-républicaines qu’ils veulent imposer par la violence.
Je rappelle que des armes de guerre sont désormais systématiquement utilisées par les assaillants.
Je répète qu’il s’agit donc de terroristes en bonne et due forme qui visiblement, veulent prendre la population en otage.
Car faut-il le préciser, une très grande majorité de la population d’expression anglaise en l’occurrence, est opposée à ces actes barbares.
D’ailleurs, comment pourrait-il en être autrement puisque ces populations sont les premières victimes des actes de terrorisme perpétrés sous le prétexte fallacieux d’une revendication pseudo-politique, et en tout cas, contraire aux lois de la Constitution de la République.
Voilà pourquoi le projet de proclamation de l’indépendance de cet État factice ne pouvait qu’être voué à l’échec.
Il n’y a donc pas eu de proclamation de l’indépendance d’une quelconque République séparatiste le 1er octobre 2017.
Ce qui veut dire que les séparatistes viennent d’échouer de la manière la plus lamentable, honteuse et pitoyable.
Que tous ceux qui de l’extérieur s’activent encore à planifier la déstabilisation et la balkanisation du Cameroun en s’appuyant sur des ressources endogènes, sachent donc une fois pour toutes que jamais un seul Camerounais digne de ce nom, qu’il soit francophone ou anglophone, qu’il soit chrétien, musulman ou animiste, qu’il Nord ou du Sud, de l’Est comme de l’Ouest, ne se laissera berner par l’illusion d’une telle chimère.
Ils doivent aussi savoir que chaque Camerounais digne de ce nom, à commencer par le Premier d’entre eux, le Président de la République, Son Excellence Paul BIYA, se battra jusqu’à son dernier souffle, pour préserver cet héritage à la fois précieux et inaliénable que nos Pères Fondateurs nous ont légué.
C’est pourquoi l’ensemble des mesures déjà prises va être renforcé, et va demeurer jusqu’à ce que l’ordre règne définitivement dans ces deux Régions.
C’est également l’occasion de saluer le comportement civique d’une grande frange de la population de ces Régions, en les rassurant que le Chef de l’État, Chef des Armées ne ménagera aucun effort pour assurer leur sécurité, préserver l’intégrité territoriale du Cameroun, faire régner en tout temps et tout lieu, l’ordre et la paix sur le territoire national et créer les conditions d’un Cameroun prospère et émergent».