Une opération de collecte a eu lieu hier à l’ambassade des Etats-Unis à Yaoundé.
Michael Hoza, ambassadeur des Etats-Unis et deux de ses homologues, Brian Olley, de la Grande-Bretagne et Kunio Okamura, du Japon se sont retrouvés hier à l'Avenue Rosa Parks de Yaoundé, siège de la mission diplomatique américaine.
Au milieu d’autres employés des missions diplomatiques accréditées à Yaoundé, ils se sont fait prélever volontairement 450 millilitres de sang au profit des forces armées engagées dans la guerre contre la secte Boko Haram.
Selon le Dr Célestin Ayangma, responsable du laboratoire de l’hôpital militaire de Yaoundé, «jusqu’à présent, la science n’a pas encore trouvé de médicaments qui puissent permettre de transporter l’oxygène d’un point à un autre de l’organisme. D’où l’importance du sang dans un conflit parce qu’il permet non seulement de redonner la vie, mais aussi d’apporter l’espoir à celui ou à celle qui a été blessé au combat ».
Cela dit, depuis le déploiement des troupes africaines puis onusiennes en République centrafricaine et la riposte des armées camerounaises et tchadiennes contre la secte islamiste Boko Haram, l’hôpital militaire de Yaoundé a été très sollicité.
« Il est le réceptacle de tous les blessés multi fracturés, brûlés, ou carbonisés, qui viennent de différents fronts contre Boko Haram et le maintien de la paix en Centrafrique. On sait que des soldats meurent le plus souvent d’anémie ou d’arrêt cardio-circulatoire sur anémie parce qu’ils ont perdu beaucoup de sang », souligne le Dr. Abeng Mbozo’o, médecin-chef de cet hôpital.
En termes de besoins, ce sont donc plus de 100 poches de sang qui ont été données pour les soins des militaires burundais, centrafricains, camerounais et tchadiens. Dans un contexte où l’on pratique uniquement des dons de sang par remplacements familiaux, il est inconcevable de demander à un soldat engagé au front d’amener un parent pour recevoir une transfusion sanguine.
Pour près de 1500 blessés reçus, « s’il n’y avait pas eu une banque de sang à l’hôpital militaire, nous n’aurions pas enregistré seulement trois décédés. Et aucun de ces blessés n’a été évacué dans une autre formation hospitalière », confesse le Dr Abeng Mbozo’o.
Avec l’opération « don de sang » d’hier, les responsables de l’hôpital militaire demandent que de telles initiatives se multiplient. « Il faut toujours donc des campagnes de ce genre pour avoir des réserves puisqu’on ne sait pas quand l’ennemi frappera », plaide Dr Abeng Mbozo’o.