Actualités of Tuesday, 28 July 2015
Source: Cameroon Tribune
Pour tenter d’endiguer le phénomène, un renfort de 2000 éléments des forces de défense est annoncé. Les débits de boisson doivent fermer à 18h.
Le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord a présidé le 26 juillet dernier une série de réunions avec les autorités administratives, municipales, traditionnelles et les responsables militaires de la ville de Maroua.
Il était question au cours de ces échanges de prendre la mesure de cette nouvelle guerre et d’édicter un train de mesures visant à endiguer ce nouveau phénomène. La vie va désormais changer de rythme à Maroua. Pour faire face à la nouvelle donne, certaines activités économiques vont subir quelques modifications.
Depuis dimanche, les débits de boisson doivent fermer les portes dès 18h. Cette mesure concerne également les cabarets de commercialisation de la boisson traditionnelle appelée « bil-bil ». La vente à la sauvette est aussi proscrite sur l’ensemble de la région. Toute activité économique doit désormais être localisée à un endroit fixe et le promoteur doit se munir de toutes les pièces justifiant l’ouverture de son activité.
Les mendiants et les enfants de la rue n’ont plus droit de cité. Une opération de ramassage des enfants de la rue est lancée depuis dimanche. Ces couches sociales sont regroupées à la légion de gendarmerie. Il est question de les identifier et de les renvoyer dans leurs familles. Tous les étrangers en séjour dans la région doivent montrer patte blanche.
Ceux qui sont en situation irrégulière seront systématiquement refoulés. Les surcharges sur les motos sont désormais considérées comme une infraction et réprimées comme telles. L’univers des motos-taxis fera désormais l’objet d’un encadrement rigoureux. Les engins motorisés à deux roues et leurs propriétaires ou leurs conducteurs doivent avoir tous les documents excipant le titre de propriété ou le statut de conducteur.
Il sera établi une cartographie des lieux de culte afin d’assurer la sécurité des fidèles. La communauté urbaine et les mairies ont été invitées à déployer leur police municipale dans les marchés. Les chefs traditionnels doivent redynamiser les comités de vigilance sous l’encadrement des sous-préfets et des préfets.
Une opération de recensement de tous les locataires de la ville est lancée pour identifier tous ceux qui vivent dans les quartiers. Ces mesures viennent s’ajouter à bien d’autres prises depuis le double attentat du 22 juillet dernier. Les bouclages et les rafles vont s’intensifier.
Les contrôles à l’entrée et à la sortie des villes seront systématiques. Pour Midjiyawa Bakari, les habitants de la région doivent désormais s’habituer aux fouilles de leurs maisons. « Personne, quels que soient son rang et son statut, ne devra se soustraire à ces mesures vitales », conclut-il.